61 pays vulnérables à une censure d'Internet
Internet est distribué par une connexion par câble, parfois par satellite. Les pays sont reliés entre eux de façon plus ou moins dense. Ainsi, la Syrie dispose actuellement de trois connexions internationales: vers Chypre, le Liban et l'Egypte. Le pouvoir a tout simplement coupé les lignes, isolant le pays, et lui interdisant de témoigner de ce qu'il s'y passe.
Cette censure a incité l'entreprise Renesys à s'intéresser à la sécurité de l'accès à Internet. Son postulat est simple et crédible. Plus le nombre de connexions avec l'étranger est élevé, plus le risque de censure, voire de rupture technique est faible. Plus il y a de compagnies à fournir ces connexions, plus grande est la sécurité.
Au final, Renesys a regroupé 160 pays en quatre catégories, allant du risque sévère à la forte résistance.
Risque sévère
Dans ces pays, une ou deux compagnies seulement gèrent l'Internet. Généralement, elles ont le monopole et sont des compagnies d'Etat. Couper le tuyau avec l'étranger est alors un jeu d'enfants.
61 pays sont classés dans cette catégorie parmi lesquels la Syrie, la Tunisie, l'Algérie, la Libye, la Birmanie.
Risque significatif
Le pays compte moins de dix fournisseurs d'accès. Un chiffre qui est d'ailleurs un minimum pour éviter les ruptures accidentelles. En effet, cela masque souvent une sous-traitance. Une seule compagnie louant les câbles à d'autres fournisseurs.
72 pays sont classés dans cette catégorie dont l'Iran, le Pakistan et l'Egypte.
Risque limité
Dix à 40 fournisseurs se partagent le marché. Il faut faire un gros travail pour couper la connexion internet sur l'ensemble du pays. Tenir quelques jours paraît difficile et le blackout ne peut pas durer longtemps.
58 Etats constituent ce groupe dont le Mexique, Israël, l'Inde et, plus surprenant, la Chine. Pour ce pays, on évoque souvent des coupures d'internet, mais limitées à des zones bien précises, région ou ville.
On y trouve également l'Afghanistan dont la présence ici peut également surprendre en regard de ses faibles moyens. Mais le pays est alimenté par de nombreux satellites et aussi par des connexions terrestres avec le Pakistan et l'Iran.
Forte résistance aux risques
La catégorie phare où ne sont recensés que 32 Etats, dont bien sûr, tous les grands pays industrialisés. Dans cette catégorie, il y a trop de fournisseurs indépendants et trop d'accès variés pour pouvoir couper rapidement et durablement les connexions.
La France métropolitaine est dans le peloton de tête. Elle dispose d’une vingtaine de connexions sous-marines au nord, à l’ouest et au sud du pays. L’entreprise Alcatel-Lucent étant propriétaire des câbles filant vers les Etats-Unis (lien vers la carte du réseau).
Il n'en va pas de même pour les DOM-TOM. Guyane, Guadeloupe, Saint Pierre et Miquelon, la Réunion, la Polynésie et enfin Wallis et Futuna sont classés dans la catégorie à risque sévère. Car leur connexion avec le réseau mondial se résume à un seul câble.
Ce qui vaut pour les libertés individuelles, vaut aussi pour le business. Renesys rappelle que le souci numéro un des clients est d'installer les serveurs de données sensibles dans un pays aux liaisons internationales nombreuses.
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