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Affaire Ben Barka: mandats suspendus

Le parquet de Paris a demandé vendredi de suspendre les mandats délivrés dans l'affaire Ben Barka
Article rédigé par France2.fr
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L'opposant marocain Mehdi Ben Barka, en 1959 (© AFP /)

Le parquet de Paris a demandé vendredi de suspendre les mandats délivrés dans l'affaire Ben BarkaLe parquet de Paris a demandé vendredi de suspendre les mandats délivrés dans l'affaire Ben Barka

"Le parquet a demandé la suspension de l'émission de ces mandats dans l'attente de précisions demandées au juge d'instruction", indiquait-on chez le procureur.

L'opposant marocain Mehdi Ben Barka a disparu en octobre 1965 à Paris, lors d'une opération attribuée aux services du roi Hassan II, avec la complicité de policiers et de truands français.

Ces mandats avaient été signés par le juge parisien Patrick Ramaël, chargé du dossier en octobre 2007, au moment où Nicolas Sarkozy était en visite d'Etat au Maroc, mais sans être diffusés au niveau international. Ils ont été diffusés il y a quelques jours par Interpol, après le feu vert du ministère français de la Justice, qui a depuis demandé leur suspension. Ils visent le général Hosni Benslimane, chef de la gendarmerie royale marocaine, le général Abdelhak Kadiri, ancien patron des renseignements militaires, Miloud Tounsi, alias Larbi Chtouki, un membre présumé du commando marocain auteur de l'enlèvement, et Abdlehak Achaachi, agent du Cab 1, une unité secrète des services marocains.

Une "manifestation cynique de la raison d'Etat" pour le fils Ben Barka


La suspension de la diffusion des mandats d'arrêt visant quatre Marocains dans l'enquête sur la disparition de Mehdi Ben Barka, demandée par la justice française, est une "manifestation cynique de la raison d'Etat", a estimé samedi son fils, Bechir Ben Barka. "C'est une mascarade. Un même ministère qui se déjuge en 24 heures, c'est une manifestation flagrante et cynique de la raison d'Etat", a dit M. Ben Barka à l'AFP.

La ministre de la justice a-t-elle déjugée par l'Elysée ?


"On ne sait pas ce que cache ce revirement. La ministre de la Justice a-t-elle été déjugée par l'Elysée? Y-a-t-il une volonté de ne pas chercher la vérité? Si c'est le cas, cela doit être dit", a-t-il ajouté. "Ces événements sont indignes d'une démocratie", a encore dit M. Ben Barka.Me Maurice Buttin, qui défend la famille Ben Barka depuis 1965, a dit à Reuters qu'il soupçonnait une intervention politique pour empêcher un différend diplomatique entre la France et son ancien protectorat.

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