Afghanistan : un commando armé attaque un hôtel de luxe et tue au moins six personnes
Il a fallu douze heures aux forces de sécurité pour neutraliser les quatre assaillants armés. L'attaque a été revendiquée par les talibans.
Des hommes armés ont pris d'assaut l'hôtel Intercontinental de Kaboul (Afghanistan), samedi 20 janvier, et résisté pendant douze heures aux forces spéciales afghanes avant d'être tués. L'attaque a pris fin dimanche matin. Selon un bilan provisoire, le commando a fait six morts, cinq Afghans et une étrangère dont la nationalité n'a pas été précisée. Les talibans ont revendiqué l'attaque, dimanche, et indiqué qu'elle avait été menée par cinq assaillants.
"L'attaque est terminée, tous les assaillants ont été tués, 126 personnes ont été secourues dont 41 étrangers", a annoncé dimanche le porte-parole du ministère de l'Intérieur. Des "opérations de nettoyage étaient toujours en cours au sixième étage" pour faire exploser les munitions restantes, a-t-il ajouté.
Le commando s'était retranché dans les étages
Selon une source de sécurité citée par l'AFP, le dernier membre du commando s'était retranché "dans une grande chambre avec des otages, afghans et étrangers" qu'il menaçait de tuer. "On l'entend crier aux otages qu'il les tuera tous s'il ne peut pas s'en sortir", précisait cette source. L'assaillant a finalement été abattu.
Le commando s'était introduit dans l'hôtel peu après 21 heures, heure locale, samedi, déclenchant une explosion avant d'ouvrir le feu au hasard.
Dans la nuit, alors que l'hôtel avait été plongé dans l'obscurité par une coupure d'électricité, de hautes flammes s'échappaient du toit en raison d'un incendie déclenché par les assaillants. Au cours de la nuit, les forces spéciales épaulées par des forces de l'Otan, ont repris progressivement le contrôle des étages. De fortes explosions ont été entendues peu après 4h30, suivies d'une relative accalmie.
Dimanche matin, une fumée noire s'échappait encore du sixième et dernier étage, dont des hommes ont tenté de s'enfuir par un balcon au moyen de draps noués. L'un d'eux a lâché prise, en direct à la télévision. On ne sait pas s'ils faisaient parti du commando.
"Les gardes se sont sauvés sans combattre, ils n'ont pas riposté, ils n'avaient aucune expérience", affirme à l'AFP un comptable de l'hôtel, qui a réussi à s'échapper.
La fouille à l'entrée était défaillante
Selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, une nouvelle compagnie de sécurité avait pris récemment en charge la sécurité de l'hôtel. "Nous enquêtons pour comprendre par où sont entrés les assaillants, ils ont pu utiliser les portes de l'arrière-cuisine".
Une journaliste de l'AFP avait elle-même constaté, quelques heures avant l'attaque, que la fouille au corps, à l'entrée même du bâtiment, pouvait être aisément contournée en sautant les barrières. Des mises en garde précises avaient été lancées depuis 48 heures concernant le risque d'attaques contre des lieux fréquentés par les étrangers.
L'établissement, l'un des deux cinq étoiles de la capitale, ouvert en septembre 1969, avait été la cible d'une précédente attaque en juin 2011, revendiquée par les talibans, qui avait fait 21 morts. Les neuf assaillants avaient été abattus après intervention des forces spéciales afghanes, appuyées par les hélicoptères de l'Otan. Depuis, l'hôtel avait renforcé la surveillance.
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