Afghanistan : l'université de Kaboul a rouvert ses portes, mais de nombreuses étudiantes manquent à l'appel
Six mois après la prise du pouvoir par les talibans, les cours ont repris dans la plus grande université d'Afghanistan.
Six mois après la prise du pouvoir par les talibans, la plus grande université d'Afghanistan a rouvert ses portes à Kaboul, samedi 26 février. Mais très peu d'étudiantes ont assisté aux cours, séparées des élèves masculins. Selon Maryam, une élève d'anglais, seules sept camarades de classe étaient présentes dans la matinée. "Avant, nous étions 56 élèves, garçons et filles", ensemble en cours, a-t-elle précisé à l'AFP. De nombreux professeurs manquaient également à l'appel, "peut-être parce que certains ont quitté le pays", a-t-elle ajouté. Dans le reste du territoire, le constat a été le même.
Dans la capitale, des gardes talibans ont refusé aux journalistes l'accès à l'immense campus et chassé ceux qui s'attardaient près des entrées. Interrogées à l'écart, des étudiantes ont fait part de leurs sentiments mitigés. "Je suis heureuse que l'université ait repris (...), nous voulons continuer nos études", a déclaré une étudiante en anglais, qui a demandé à être identifiée sous le nom de Basira. Elle a toutefois évoqué "quelques difficultés", notamment parce que des étudiants ont été admonestés par les talibans pour avoir apporté leur téléphone portable en cours. "Ils ne se sont pas bien comportés avec nous. Ils ont été impolis", a-t-elle expliqué.
Les universités publiques, comme les collèges et lycées pour les filles, ont été fermées dès l'arrivée au pouvoir des talibans, laissant craindre une volonté de priver les femmes de toute éducation, comme cela avait été le cas lors de leur premier règne (1996-2001). Le nouveau gouvernement taliban permet aux femmes d'étudier à l'université, mais sous de strictes conditions, notamment vestimentaires et de séparation des hommes et femmes.
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