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Afrique du Sud : le projet de loi sur la redistribution de terres ne passe pas

La réforme agraire vise à remédier aux énormes inégalités Noirs-Blancs héritées de l’apartheid.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Une vue générale du pâturage du bétail dans un champ à Balfour, en Afrique du Sud, le 20 octobre 2021. (PHILL MAGAKOE / AFP)

C’était une priorité pour Cyril Ramaphosa. Dès son arrivée au pouvoir en février 2018, le président sud-africain s'était engagé à corriger les injustices liées à la dépossession de terres durant l'apartheid. Mais le projet de loi présenté par son gouvernement a été rejeté par le Parlement.

Un sujet qui divise

La question de la redistribution des terres est un sujet qui divise et enflamme les débats en Afrique du Sud depuis des années. Le projet présenté par le gouvernement prévoyait l'expropriation par l'Etat, sans indemnisation, de terres détenues en majorité par des Sud-Africains blancs au profit de la majorité noire. Il a été rejeté par le Parlement. La proposition de modification de la Constitution n'a pas recueilli la majorité des deux tiers auprès des 400 députés. Un quart de siècle après la chute du régime raciste et les premières élections démocratiques en 1994, les trois-quarts des terres agricoles du pays sont encore aux mains de la communauté blanche, qui ne représente pourtant que 8% des 59 millions d'habitants.

Trop ou pas assez

Un comité représentatif a planché ces dernières années sur cette modification de la loi visant à "remédier à un crime inhumain, un crime contre la majorité africaine", a estimé avant le vote le porte-parole de l'ANC, le parti histoire au pouvoir.
Mais le Congrès national africain du président Ramaphosa a été contré de toutes parts.

Le premier parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), vu comme un parti de blancs a dit non. Ce dernier considère que l’expropriation sans indemnisation viole le droit de la propriété et crée de l'incertitude. Il considère également qu’il risque d’affaiblir encore une économie déjà en difficulté. L’autre refus émane du parti radical des Combattants pour la liberté économique (EFF) emmené par Julius Malema. Celui qui agite sans relâche, devant son électorat majoritairement noir, la promesse d'expropriations sans compensation trouve que le projet de ne va pas assez loin

D’autres projets en cours

Le projet avait également suscité des inquiétudes chez les investisseurs et auprès des entreprises, notamment dans le secteur minier, malgré les promesses de Cyril Ramaphosa de les épargner.
Selon la spécialiste en droit foncier au sein du groupe de défense Legal Resources Centre, Wilmien Wicomb, le chapitre est toutefois loin d'être clos. Un projet de loi distinct portant sur l'expropriation est en cours d'examen au Parlement et devrait être voté l'année prochaine.
Une autre proposition sur la redistribution des terres est également à l'étude. "Nous travaillons pour que les habitants de ce pays aient un accès équitable à la terre, car les modèles inégaux et biaisés en matière de propriété foncière ne peuvent pas durer", a déclaré à l'AFP le ministre de la Justice, Ronald Lamola.

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