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Après un cas de tuberculose chez un éléphant, l'Afrique du Sud mène une campagne de dépistage

Depuis la mort, en 2016, d'un éléphant qui avait contracté la tuberculose humaine, les autorités sud-africaines dépistent une partie des 20 000 pachydermes du parc Kruger.

Article rédigé par franceinfo - Noé Hochet-Bodin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un éléphant, photographié dans le parc Kruger en Afrique du Sud le 25 octobre 2009. (JON HRUSA / EPA)

L'hélicoptère du parc Kruger vient d'anesthésier un jeune éléphant. Une vétérinaire s'apprête à procéder à une bronchoscopie. Il s'agit du 35e éléphant dépisté cette année dans cette immense réserve naturelle d'Afrique du Sud. Depuis trois ans, les autorités du pays mènent une batterie de tests médicaux, sur une partie des 20 000 pachydermes qui vivent ici. "En 2016, nous avons trouvé un éléphant mort, raconte le docteur Peter Buss. On en a conclu lors de l'autopsie qu'il avait contracté la tuberculose humaine. C'était la toute première fois pour un animal sauvage en Afrique."

Pour l'instant, tous les résultats des examens pratiqués sur les éléphants sont négatifs. Mais s'il est avéré que 330 humains meurent chaque jour de la tuberculose en Afrique du Sud, l'inconnue subsiste sur le comportement de la bactérie chez les pachydermes, selon le docteur. "C'est peut-être un seul éléphant qui a été contaminé. Certaines espèces sont exposées à la bactérie, mais sont très résistantes, donc elles ne contractent pas la maladie", explique Peter Buss.

Une maladie transmise par des déchets abandonnés ?

Les autorités sud-africaines s'interrogent encore sur la façon dont la tuberculose a fait son entrée dans le parc Kruger. "Il y a plusieurs possibilités, détaille la vétérinaire Michelle Miller. Il s'agit peut-être de déchets laissés par des braconniers ou par des touristes. Si vous mangez une pomme, que le fruit est infecté et que vous le lancez par la fenêtre par exemple, l'animal peut être contaminé."

Pour l'instant, il n'existe pas de traitement miracle. Michelle Miller utilise les mêmes produits que pour les humains : "On peut leur donner des médicaments. C'est un traitement de quinze mois, administré tous les jours. Ce sont les mêmes remèdes que pour les humains, mais ils sont difficiles et très chers. Ils coûtent environ 60 000 dollars pour chaque éléphant." Les autorités redoutent désormais un effet "bombe à retardement", car la période d'incubation de la tuberculose est de dix ans chez les éléphants.

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