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La CIA derrière l'arrestation de Mandela : une «trahison» pour son petit-fils

L’ancien vice-consul américain à Durban, Donald Rickard, aurait contribué à l’arrestation de Nelson Mandela en 1962 en le dénonçant à la police sud-africaine. Le petit-fils de Nelson Mandela, Mandla Mandela, parle de «trahison».
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Nelson Mandela sur le perron de l'Elysée, à Paris, le 7 juin 1990. (AFP / Daniel Janin - Michel Clément)

«Nelson Mandela était complètement sous le contrôle de l'Union soviétique», a confié un ancien agent de la CIA au réalisateur britannique John Irvin. Donald Rickard était à l'époque le vice-consul américain à Durban et aurait travaillé pour l'Agence centrale du renseignement jusqu'en 1978. Il aurait affirmé avoir joué un rôle-clé dans l'arrestation en 1962 de Nelson Mandela en communiquant à la police sud-africaine des détails sur ses déplacements.
 
Selon le Sunday Times, il a fait ces révélations en mars, deux semaines avant de mourir, au réalisateur qui les a enregistrées alors qu'il travaillait sur son film Mandela's Gun. L'ex-agent a expliqué au réalisateur la façon dont Nelson Mandela a été arrêté alors qu'il avait quitté Johannesburg pour se rendre à Durban. «J'ai découvert quand il descendait (à Durban, NDLR) et comment il s'y rendait... C'est sur ce point que j'ai été impliqué et c'est là où Mandela a été attrapé», a déclaré Donald Rickard.


Nelson Mandela dirigeait la branche militaire du Congrès National Africain (ANC). «Il aurait pu provoquer une guerre en Afrique du Sud, les Etats-Unis aurait dû s'y impliquer à contrecœur et les choses auraient pu mal tourner. Nous étions au bord du gouffre et il fallait que ça cesse, ce qui signifiait que Mandela devait être arrêté. J'ai mis un terme à cela», révèle l’ancien agent américain. Une dénonciation qui a envoyé Nelson Mandela en prison pour près de trois décennies. Nelson Mandela a été arrêté le 5 août 1962 et, condamné à la prison et aux travaux forcés à perpétuité, il a été libéré de prison en 1990. Il est ensuite devenu le président d'Afrique du Sud entre 1994 et 1999.


«Nous avons toujours su que certains pays occidentaux collaboraient avec le régime de l'apartheid. Cela se produit encore de nos jours; la CIA collabore toujours avec ceux qui veulent un changement de régime», accuse Zizi Kodwa, porte-parole de l'ANC.

 
Le petit-fils de Nelson Mandela, Mandla, parle de «trahison». Il demande à Barack Obama de s’excuser et de divulguer le détail des événements qui ont conduit à l’arrestation de son grand-père. Pour lui, ces révélations «ont mis fin à des décennies de déni et révélé le fait que les Etats-Unis ont mis leurs intérêts au-dessus de la lutte pour la libération de millions de personnes». La CIA refusé de commenter cette information, Washington n’a pas encore réagi. 

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