Tourisme : l'Afrique du Sud durcit les règles pour les voyageurs mineurs
Présentées le 29 mai 2015 par le gouvernement sud-africain mais annoncées depuis des mois dans le but de lutter contre le trafic d'enfants, les nouvelles mesures concernant l'entrée et la sortie de mineurs en Afrique du Sud sont entrées en vigueur le 1er juin 2015.
La nouvelle législation prévoit un durcissement des conditions d'entrée et de sortie de mineurs du territoire sud-africain. Outre le visa, l'enfant doit être en possession de la copie intégrale de son acte de naissance (à ne pas confondre avec l'extrait d'acte de naissance, document qui comporte moins d'informations) plurilingue ou traduite en anglais par un traducteur assermenté ou pour attester des liens de filiation.
Si le mineur en question ne voyage pas avec ses deux parents, des justificatifs supplémentaires sont à fournir en fonction des cas : parents divorcés, parents décédés…
L'Afrique du Sud affirme accepter les actes en langue d'origine :«La traduction de l’acte de naissance intégral n’est pas nécessaires pour les voyageurs. Les services d’immigration (sud-africains) disposent dans chaque aéroport de modèles d’actes de naissance qui leur permettent de vérifier l’authenticité des documents présentés» a précisé à Géopolis l'ambassade d'Afrique du Sud à Paris.
Ces mesures ont été prises dans le but de lutter contre le trafic international d'enfants, qui est notamment lié, en Afrique du Sud, à la prostitution. Ces nouvelles règles permettent également de lutter contre les enlèvements de mineurs par un parent suite à une séparation.
«Le gouvernement sud-africain a décidé de mettre en place cette nouvelle législation au vu du nombre croissant de couples divorcés ou séparés. Les services d’immigration ont récemment noté une recrudescence du nombre de parents voyageant seuls avec leur(s) enfant(s) et désormais exigent une autorisation écrite de l’autre parent pour éviter tout drame ou recours à la justice», a poursuivi l'ambassade.
Craintes pour le tourisme
L'industrie du tourisme, un des secteurs dynamiques du pays, qui pèse 10% du PIB, déplore avoir été tenue à l'écart de cette prise de décision. Elle la considère comme «un sabotage économique» et avance déjà un taux de réservation de vols à destination de l'Afrique du Sud pour juin 2015 inférieur de 20% à celui enregistré pour juin 2014.
Elle envisage même la possibilité de traduire le gouvernement en justice. Le ministre du tourisme, Derek Hanekom, a lui aussi déploré cette mesure décidée par son homologue de l'Intérieur.
Les professionnels du tourisme redoutent que les voyageurs ne se rabattent vers d'autres destinations où les formalités sont moindres.
L'Afrique du Sud est une destination très courue, notamment pour ses safaris et ses parcs nationaux comme le parc Kruger. Elle a enregistré une augmentation de 15% du nombre de touristes étrangers en 2013 pour 1,2 milliards de dollars de recettes engrangées. En 2014, ce sont 9 millions d'étrangers qui ont visité l'Afrique du Sud.
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