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Algérie : le référendum sur la Constitution aura lieu le 1er novembre

La révision contestée de la Constitution est censée répondre au Hirak, le mouvement de protestation populaire.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Scène de rue le 12 août 2020 devant la Grande Poste d'Alger, haut lieu de la contestation populaire depuis le début du "Hirak". (RYAD KRAMDI / AFP)

La réforme de la Constitution algérienne se veut une main tendue au "Hirak", le mouvement populaire qui, de manifestations en manifestations, avait obtenu la démission du président Bouteflika en avril 2019.

Une promesse que le président de la république Abdelmadjid Tebboune a faite lors de son investiture en décembre dernier. La nouvelle constitution sera amendée. Elle "garantira la séparation des pouvoirs", "renforcera la lutte contre la corruption et protégera la liberté de manifester".

La date retenue pour le référendum, le 1er novembre, se veut aussi très symbolique. C'est l'anniversaire du début de la guerre d'indépendance en 1954.

Le document définitif contient 73 recommandations qui portent sur les prérogatives du président, sur le pouvoir judiciaire ou encore la lutte contre la corruption.

"Replâtrage"

Mais malgré les travaux d'une commission d'experts chargée de formuler des propositions, malgré aussi la consultation des figures politiques, dont certaines proches du Hirak, le document a été froidement accueilli.

Le Pacte pour l'Alternative Démocratique (PAD), plateforme de partis et d'associations liés au "Hirak", parle de "replâtrage". "La crise de légitimité qui frappe le régime depuis l'indépendance ne peut être réglée par des mesures de replâtrage".

Saïd Salhi, le vice-président de la ligue Algérienne pour la défense des Droits de l'Homme, condamne "un référendum du fait accompli". "Le pouvoir a choisi le bras de fer, le scénario des élections du 12 décembre". Saïd Salhi fait référence à l'élection présidentielle qui a connu une abstention record et a conduit à l'élection d'un président décrié par le peuple.

Du reste le rejet du référendum pointe déjà sur les réseaux sociaux.

Le site internet DIA note qu'en décidant d'un référendum, le président de la république contourne l'Assemblée populaire nationale (APN). "En fait, le Président a zappé l’APN qui est majoritairement constituée des partis de l’ancienne Alliance présidentielle". DIA se félicite de ce choix :"Le Président Tebboune a préféré s’en remettre au peuple qu’à des partis ou plutôt à une APN, vomis par les Algériens pour ainsi dire."

Les autres titres de la presse algérienne francophone sont peu prolixes, se limitant à la simple annonce de la date. El Watan n'en parle même pas, préférant mettre en avant la manifestation de soutien à Khaled Drareni, le journaliste emprisonné. 

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