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Attaque d’Ain Defla : les Algériens, traumatisés, cherchent des réponses

Une dizaine de soldats algériens ont été tués le 17 juillet 2015 dans une embuscade revendiquée par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Après l’émotion et une vague de soutiens sans précédent pour l’armée, les Algériens s’interrogent sur «le terrorisme résiduel».
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'armée algérienne (ANP), lors d'une opération de ratissage en 2014. (FAROUK BATICHE / AFP)

Surenchère entre Al Qaïda et Daech? «Au moment où tout le monde parle de la menace Daech, l’attaque de vendredi se veut une réponse à ceux qui ont prédit la fin d’Aqmi en Algérie. Certes, les effectifs de cette organisation sont très réduits, mais leurs capacités de nuisance et de mouvement restent presque intactes. La nouvelle stratégie des groupes armés consiste donc à frapper là où on les attend le moins. Leur objectif étant de faire le maximum de victimes pour frapper les esprits et instaurer un climat de terreur parmi les populations déjà inquiètes après les dernières menaces de Daech et ce qui se passe de l’autre côté de nos frontières», analyse El Watan.

Aïd Sanglant. L'armée algérienne a perdu neuf soldats (bilan officiel) dans l'embuscade du 17 juillet, revendiquée par Aqmi qui parle de 14 tués dans son communiqué. Selon le quotidien L’Expression, 34 terroristes ont été tués au lendemain de l’attaque dans un important ratissage aux alentours d’Aïn Defla, lieu de l’attaque.


«Je suis un soldat algérien martyr le jour de l’Aïd.» L’impact médiatique de cette embuscade est sans précédent grâce aux réseaux sociaux. Les médias publics, très longs à réagir, ont été supplantés par la Toile. La mort des soldats appelés a suscité une vive émotion et un élan de soutien à l’armée.

 
Après l’émotion, la polémique. Faillite idéologique pour les uns, sous-équipement pour d’autres. «La loi sur la concorde civile et la charte pour la paix et la réconciliation, initiées par le pouvoir au début des années 2000, ont donné des ailes aux islamistes. Parallèlement, elles ont créé un immense sentiment de frustration dans l’armée, la police et la gendarmerie qui s’étaient engagées résolument dans la lutte pour sauver l’Algérie du péril vert. L’islam politique a profité de la démission collective pour réoccuper le terrain et reprendre sa propagande, ramenant l’Algérie à la case départ», s’indigne l’éditorialiste Tayeb Belghiche.
 
Cette attaque est la plus meurtrière contre des soldats depuis la mort d'une quinzaine d'entre eux en avril 2014 dans une embuscade en Kabylie

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