Emmanuel Macron "demande pardon" aux harkis, près de soixante ans après la fin de la guerre d'Algérie
Le chef de l'Etat a aussi annoncé une loi de "réparation" pour les harkis.
Ce qu'il faut savoir
La France se rapproche encore un peu de la reconnaissance de sa responsabilité dans la souffrance des harkis, ces auxiliaires algériens de l'armée française pendant la guerre d'indépendance (1954-1962). Pour cela, Emmanuel Macron convie à l'Elysée environ 300 personnes, dont des harkis, mais aussi leurs descendants et des responsables d'associations, lundi 20 septembre. Le président de la République a pris la parole en fin de matinée. "Les harkis ont prêté leur force, ont versé leur sang pour la France, a-t-il notamment rappelé. Quand on insulte un harki, on insulte la France".
Un discours d'Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat veut "ouvrir le chantier de la réparation" après l'abandon par la France des harkis, ces anciens combattants (jusqu'à 200 000 hommes) recrutés comme auxiliaires de l'armée française pendant le conflit qui a opposé de 1954 à 1962 les indépendantistes algériens à la France. A l'issue de cette guerre, une partie de ces supplétifs, abandonnés par Paris, ont été victimes de représailles en Algérie. Des dizaines de milliers d'autres ont été transférés en France dans des camps de transit aux conditions de vie indignes.
Aller plus loin que François Hollande. En 2016, le président socialiste avait reconnu "les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis". "Le président [Emmanuel Macron] considère que le travail accompli depuis soixante ans est important mais qu'il faut franchir un nouveau pas", explique l'Elysée. Cette réception se tient cinq jours avant la journée nationale d'hommage aux harkis, qui est célébrée tous les 25 septembre depuis 2003.
Des associations demandent une revalorisation des indemnisations. Les associations, qui disent représenter une communauté d'environ 400 000 personnes (harkis et descendants), réclament également une revalorisation des indemnisations existantes. En septembre 2018, la secrétaire d'Etat aux Armées, Geneviève Darrieussecq, avait présenté un "plan harkis" comprenant le déblocage de 40 millions d'euros sur quatre ans pour revaloriser les pensions des anciens combattants et venir en aide à ceux de leurs enfants qui vivent dans la précarité.