Réflexion faite : Abdelaziz Bouteflika ou les deux corps du roi
Abdelaziz Bouteflika cristallise les mécontentements de la rue en Algérie. Michel Eltchaninoff, rédacteur en chef de "Philosophie Magazine" décrypte pourquoi.
Abdelaziz Bouteflika est au pouvoir en Algérie depuis 20 ans. Il est contesté dans la rue, mais au-delà de sa personne, c’est aussi tout un système qu’il symbolise, qui est remis en cause. Il est l’homme qui concentre toutes les critiques et toutes les frustrations. "D’un côté ces manifestations sont complètement fixées sur sa personne. Elles sont nées juste après qu’il a annoncé son intention de se représenter, elle vont sans doute se répéter demain [vendredi 8 mars NDLR], après qu’il a envoyé une lettre qu’il a signée, disant qu’il va quand même se présenter. Bref, elles sont vraiment concentrées sur lui", explique Michel Eltchaninoff, rédacteur en chef de "Philosophie Magazine."
Un paradoxe
"En même temps, ce n’est un secret pour personne que Bouteflika ne gouverne plus le pays, poursuit-il. Il a 82 ans, il souffre d’un AVC qu’il a eu il y a quelques années, il est dans une clinique en Suisse et les photos qu’on a de lui le montrent un peu hagard sur un fauteuil roulant. Il y a un paradoxe parce que les Algériens auraient pu réclamer la démocratie, auraient pu vouloir chasser la caste qui est au pouvoir actuellement, mais elle concentre ses critiques sur la personne de Bouteflika."
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