"Les arrestations ne vont pas s'arrêter là" : en Algérie, des familles s'inquiètent pour leurs proches arrêtés pendant les manifestations
Alors que les Algériens vont à nouveau manifester vendredi, des familles s'inquiètent pour leurs proches qui ont été interpellés.
Nouvelle journée de mobilisation en Algérie vendredi 20 septembre dans un contexte tendu, après l'annonce d'une élection présidentielle malgré le rejet de la rue. Jeudi, les tribunaux à Alger ont placé en détention provisoire, deux étudiants et un militant politique. Depuis jeudi soir, les routes sont bloquées aux entrées de la capitale par les forces de l’ordre, pour empêcher les manifestants de venir.
La crainte d'être arrêté
Le fils d'Arezki Challal est détenu depuis le 28 juin parce qu’il portait un drapeau berbère. "Il n'y a pas de délit pour port de l'emblème Amazigh [berbère]. Ça n'existe pas", assure-t-il. S’il continue de manifester chaque semaine avec ses autres enfants, Arezki Challal craint que les instructions de l’armée de boucler les accès de la capitale n’allongent la liste des détenus. "Je suis de nature très optimiste mais je commence à avoir des craintes, dit-il. Les gendarmes ont le droit de vous dire 'Vous et vos enfants, vous êtes là pour aller manifester'..."
Le frère de Ouahiba Kichou a, lui, été arrêté parce qu’il avait des pancartes dans sa voiture. Ouahiba, ancienne photographe, est persuadée que d’autres familles seront touchées. "Les arrestations ne vont pas s'arrêter là, c'est un défilé", assure-t-elle.
J'ai l'impression qu'on est en train de revenir en arrière et avec l'approche des élections. Cela m'étonnerait qu'ils vont les relâcher...
Ouahiba Kichouà franceinfo
Ouahiba et son mari Omar expliquent qu’ils se sont organisés et ne vont plus manifester ensemble. En cas d'arrestation, il restera toujours quelqu’un pour s’occuper de leurs deux enfants.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.