Nouvelle candidature d'Abdelaziz Bouteflika : "Cette proposition n'a pas de sens, c'est presque ubuesque", selon l’écrivain algérien Yasmina Khadra
L'écrivain estime que cette annonce va "énerver davantage" les jeunes qui manifestent contre une nouvelle candidature du président algérien.
L'écrivain algérien Yasmina Khadra a dénoncé, dimanche 3 mars sur franceinfo, la nouvelle candidature d'Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle en Algérie. "Cette proposition n'a pas de sens, c'est presque ubuesque", s'est-il insurgé. Le président algérien s'est engagé à ne pas terminer son cinquième mandat s'il est réélu le 18 avril, en organisant dans un délai qu'il n'a pas fixé une présidentielle anticipée à laquelle il ne se représentera pas.
franceinfo : Cette réponse du pouvoir algérien suffira-t-elle à calmer la colère des jeunes dans la rue ?
Yasmina Khadra : Cette proposition n'a pas de sens, c'est presque ubuesque. Non, ça va les énerver davantage, parce qu'on continue à les prendre pour des imbéciles. C'est une attitude qui ne me surprend pas, on s'est habitué à ce type de sorties un peu surréalistes. Pour le régime, c'est une façon de gagner du temps. Ils ont été surpris par cette réaction massive du peuple algérien.
Sur la forme, cette déclaration a été lue par la présentatrice du journal de la télévision nationale. Aucune d'image d'Abdelaziz Bouteflika. Cela peut être perçu comme une humiliation supplémentaire ?
Une humiliation du président lui-même, parce qu'il ne mérite pas de devenir une mascotte comme ça, qu'on brandit d'une manière aussi ridicule. Il n'est pas au courant de ce qui se passe autour de lui. Aucune personne n'accepterait de jouer un tel rôle.
Comment envisagez-vous la suite des événements ?
Je pense que le mouvement doit se poursuivre, toujours avec maturité et dignité, parce que vraiment, on n'est pas dans la politique. On est dans un système voyoucratique qui n'a pas plus de scrupules que de conscience, et qui est prêt à tout. Le peuple algérien doit rester vigilant et déterminé.
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