La Tunisienne Amina quitte les Femen, "organisation islamophobe"
La jeune femme s'interroge par ailleurs sur les financements de l'organisation féministe.
"Il y a eu de bonnes actions mais pas toutes." La militante tunisienne Amina Sboui se retire du mouvement Femen car elle ne veut pas que son nom soit "associé à une organisation islamophobe". Elle a expliqué sa décision dans une interview au Huffington Post Maghreb, mardi 20 août.
"Je n'ai pas apprécié l'action où les filles criaient 'Amina Akbar, Femen Akbar' [une parodie de prière] devant l'ambassade de Tunisie en France, ou quand elles ont brûlé le drapeau du Tawhid (dogme fondamental de l'islam) devant la mosquée de Paris", regrette Amina. "Cela a touché beaucoup de musulmans et beaucoup de mes proches. Il faut respecter la religion de chacun", ajoute-t-elle.
Elle fait référence aux actions menées par les militantes féministes Femen pour la soutenir alors qu'elle était en détention provisoire pour avoir peint, à la mi-mai, le mot "Femen" sur le muret d'un cimetière à Kairouan. La jeune femme de 18 ans avait tracé cette inscription en signe de protestation à un rassemblement de salafistes interdit par les autorités qui devait se tenir à proximité.
"Et si c'était Israël qui finançait les Femen ?"
Amina critique par ailleurs l'opacité du financement des Femen, organisation féministe fondée en Ukraine et désormais basée à Paris. "Je ne connais pas les sources de financement du mouvement. Je l'ai demandé à plusieurs reprises à Inna [Shevchenko, chef de file du mouvement] mais je n'ai pas eu de réponses claires. Je ne veux pas être dans un mouvement où il y a de l'argent douteux. Et si c'était Israël qui finançait ? Je veux savoir", poursuit-elle. La jeune femme se dit désormais "anarchiste".
La leader du mouvement a réagi a cette décision sur Twitter, affirmant qu'Amina n'avait "pas trahi les Femen, mais les milliers de femmes qui se sont engagées en faveur de sa liberté".
Amina betrayed not FEMEN but thousands of women who acted for her freedom during "Free Amina campaign" and because of who she is free now
— inna shevchenko (@femeninna) August 20, 2013
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