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Mort de Manu Dibango : plusieurs personnalités rendent hommage au saxophoniste

L'icône camerounaise de la musique africaine s'est éteinte le 24 mars 2020, emportée par la maladie à coronavirus. Premiers hommages sur les réseaux sociaux.

Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Le musicien camerounais Manu Dibango, décédé le 24 mars 2020 à Paris, sur la scène du stade Léopold Sédar Senghor à Dakar, au Sénégal, le 10 décembre 2010. (SEYLLOU DIALLO / AFP)

Notre "Papy Groove" s'en est allé ! Le monde musical africain commence à payer un lourd tribut au Covid-19. Après le chroniqueur musical Jean-Michel Denis (le premier journaliste à être emporté par la maladie) et le "roi du soukouss" Aurlus Mabélé, c'est au tour du grand saxophoniste Manu Dibango d'y succomber. Cette figure africaine du jazz est décédée à Paris le 24 mars 2020. Depuis l'annonce de sa disparition, les hommages se multiplient sur la Toile. 

"Ta bienveillance, ta joie et bonne humeur vont nous manquer", peut-on lire sur le compte de "la radio africaine" Africa Radio où Manu Dibango animait chaque dimanche, aux côtés de Robert Brazza, "La Discothèque de Manu" (le média lui rend d'ailleurs hommage tout au long de cette journée du 24 mars). A l'instar de ceux de l'animateur Robert Brazza - "Merci papa...Va en paix" -, ces quelques mots résument bien la teneur des messages qui déferlent sur les réseaux sociaux, émanant de ses pairs, d'anonymes ou encore de personnalités. 

Merci Papa...Va en Paix. #SomaLoba

Publiée par Robert BRAZZA Officiel sur Mardi 24 mars 2020

Sur Twitter, la Béninoise Angélique Kidjo ou encore le Sénégalais Youssou N'Dour saluent la mémoire de leur aîné. "Un géant" de la musique africaine, toujours présent auprès d'elle depuis ses débuts, et "un bel être humain", souligne la première. "Tu as été un grand frère, une fierté pour le Cameroun et pour l'Afrique toute entière", écrit quant à lui Youssou N'Dour. 

La cantatrice malienne Oumou Sangaré et le leader du groupe ivoirien Magic System, A'Salfo, comptent également parmi les musiciens qui se sont joints au concert d'hommages de la profession."Le Père s'en est allé", a écrit ce dernier. 

Au Cameroun et au sein de la diaspora camerounaise, l'émotion est palpable dans les messages. Comme celle de Yannick Noah. Le joueur de tennis français, qui partage les racines camerounaises de Manu Dibango grâce à son père, a publié un message vidéo sur son compte Instagram où l'on entend en fond sonore la musique du musicien dont il était proche. "On a perdu un pilier, un guide ! Merci pour tout Tonton !", résume Yannick Noah.

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On a perdu un pilier , un guide ! Merci pour tout Tonton ! Courage à la famille ! #manudibango #famille #courage #simplicité #générosité #humour

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La tristesse est toujours au rendez-vous, mais à l'image du disparu, les textes restent empreints de chaleur, "Sale journée. Encore une", écrit ainsi son compatriote, l'économiste Célestin Monga, qui le remercie pour "toutes ces vies (que Manu Dibango a) sauvées, rectifiées et réécrites avec élégance et discrétion - en commençant par la mienne".

Une autre compatriote du père de la Soul Makossa, la fondatrice d’AppsTech Rebecca Enonchong, se souvient elle d'un air entraînant que le saxophoniste avait créé en 1979 pour une publicité et qui avait rythmé leur quotidien au Cameroun. "Tu resteras à jamais dans nos coeurs et ta musique dans nos âmes", conclut-elle.

Toujours dans son pays natal, le compte Twitter du Premier ministre a publié les photos de la minute de silence observée à la mémoire de l'artiste "emporté par le Covid-19 aux premières heures de la matinée en France".

Le président sénégalais Macky Sall, son homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta et le chef de l'Etat gabonais Ali Bongo Ondimba sont quelques-uns des responsables africains qui ont réagi à la disparition du musicien."Manu Dibango était un saxophoniste de génie qui lègue, à l'Afrique et au monde, une oeuvre immense, mais également un être exceptionnel, plein de jovialité et d'humanité. Repose en paix "Papa Manu". Ta musique restera éternelle", a tweeté Ali Bongo.

"Toujours aux aguets derrière ses lunettes noires, Manu Dibango avait inventé, joué et vécu les rythmes du monde (...) Sa musique a rapproché les continents, l'Afrique, l'Europe (et) l'Amérique. L'Unesco perd un grand artiste pour la paix, un ami et un défenseur des droits", note Audrey Azoulay, la directrice générale de l'Unesco.  

Le vice-président de la Banque mondiale pour les infrastructures, le Sénégalais Maktar Diop, souligne quant à lui le legs d'un artiste qui a "inspiré plusieurs générations de musiciens à travers le monde". 

Des propos qu'illustre Yves Bigot, directeur de la télévision francophone TV5 Monde et ex-producteur de Manu Dibango. Il était "le premier musicien africain en Europe – à Paris et à Bruxelles –, la première star africaine aux Etats-Unis avec un impact colossal du Soul Makossa sur la culture du moment, et par la suite pillé par Michaël Jackson dans "Wanna Be Startin' Somethin" sur l'album Thriller, le disque le plus vendu de l'histoire de l'industrie".

Les obsèques de l'artiste "auront lieu dans la stricte intimité familiale" et "un hommage lui sera rendu ultérieurement dès que possible", précisait le texte annonçant la disparition de Manu Dibango. 

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