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Claudia Priest : "Ils me disaient: 'on va te tuer, on va t'égorger, on va te tuer'"

L'humanitaire française retenue cette semaine en otage en Centrafrique par des miliciens chrétiens anti-balaka et libérée vendredi raconte ses conditions de détention. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Claudia Priest, l'humanitaire française retenue en otage en Centrafrique et libérée le 23 janvier 2015, à Bangui le 24 janvier 2015.  (EMILIE IOB / AFPTV)

Elle lève le voile sur ses conditions de détention. Claudia Priest, l'humanitaire française retenue en otage en Centrafrique et libérée vendredi 23 janvier, raconte avoir été frappée et menacée de mort par ses ravisseurs, des miliciens chrétiens anti-balaka.

"Ils étaient vraiment très menaçants, ils avaient les armes, ils avaient les poignards, ils avaient les machettes, et ils me disaient : 'On va te tuer, on va t'égorger, on va te tuer'", témoigne Claudia Priest, 67 ans, toujours à Bangui.

"Cette brousse oppressante"

La Française, qui était arrivée en Centrafrique le 6 janvier pour une mission de deux semaines pour le compte de l'ONG médicale catholique Codis (Coordination diocésaine de la santé), a été enlevée en même temps qu'un employé centrafricain de l'ONG, lui aussi libéré.

Ils ont été emmenés dans le quartier Boy-Rabe, fief des anti-balaka, puis à une quinzaine de km dans la brousse à l'arrière de ce quartier.

"Je suis contente d'être sortie de cette brousse qui était oppressante, explique-t-elle sur France 2. On était au milieu de nulle part sans pouvoir communiquer. Il n'y avait pas de réseau, ni rien. Et je me disais que s'il arrivait quelque chose, très loin de tout, de tout hôpital, là ça va être très difficile..."

"Nous avons marché des heures et des heures"

Claudia Priest poursuit : "Ça m'a choquée, quand on m'a kidnappée, la façon brutale dont on m'a kidnappée. On m'a frappée à la tête, on me serrait tellement les bras que j'en ai des bleus. Je suis tombée, on m'a traîné au sol..." 

"Ensuite nous avons marché, sur au moins 15 km, nous avons marché des heures et des heures, ils m'ont mis quelque chose pour qu'on ne reconnaisse pas que j'étais française", ajoute l'humanitaire auprès de l'AFP.

La libération a été "un très gros soulagement", confie-t-elle. "Je n'y croyais pas du tout. C'est simplement quand j'ai vu Monseigneur Nzapalainga (l'archevêque de Bangui), (...) je l'ai pris dans mes bras, il m'a pris dans ses bras, là j'ai dit: 'c'est bon.'"

Attendue en France dimanche

Le moment des retrouvailles avec son mari fut "très très très émouvant". "Il y avait aussi ma fille, mes petits-enfants, et j'étais vraiment très très émue, surtout pour mes petits-enfants qui se faisaient déjà du souci avant mon départ", conclut-elle.

Claudia Priest devrait être de retour en France dimanche, à bord d'un avion de la République. Elle est attendue pour la mi-journée à l'aéroport de Villacoublay (Yvelines).

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