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Les juges de la CPI rejettent la demande des procureurs de maintenir Laurent Gbagbo en détention

Les procureurs de la Cour pénale internationale ont exprimé leur intention de faire appel de l'acquittement retentissant de l'ancien président ivoirien. Ils craignent que ce dernier ne disparaisse dans l'éventualité où le procès se poursuivrait. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, le 15 janvier 2019, à la Cour pénale internationale de La Haye. (PETER DEJONG / ANP / AFP)

Pour les juges de la Cour pénale internationale (CPI), Laurent Gbagbo doit être libéré. Ils ont rejeté, mercredi 16 janvier, la demande du procureur de maintenir en détention l'ancien président ivoirien, acquitté d'accusations de crimes contre l'humanité. "A la majorité, la chambre (...) rejette la requête présentée par le procureur de maintenir M. Gbagbo et M. Blé Goudé [ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes] en détention", a déclaré le juge président Cuno Tarfusser.

La chambre a également demandé "au greffe d'obtenir les assurances nécessaires auprès de M. Gbagbo et de M. Blé Goudé pour garantir leur retour" dans l'éventualité où leur présence à la Cour serait requise dans le futur. Les juges avaient ordonné mardi la mise en liberté immédiate des deux hommes, qui a été suspendue dans l'attente d'une audience mercredi matin, où cours de laquelle l'accusation a pu faire part de ses objections.

Un "risque concret" selon les procureurs

Les procureurs de la Cour basée à La Haye ont exprimé leur intention de faire appel de l'acquittement retentissant de l'ancien président ivoirien. Ils évoquent notamment un "risque concret" que ce dernier disparaisse dans l'éventualité où le procès se poursuivrait. Les juges ont cependant estimé que les preuves fournies par l'accusation n'étaient pas suffisantes pour justifier le maintien en détention de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé. Ils n'ont communiqué aucun détail sur le temps qu'il faudrait pour libérer les deux hommes du centre de détention de la Cour.

Premier ancien chef d'Etat à avoir été remis à la CPI, Laurent Gbagbo était jugé pour des crimes commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara. Les violences avaient fait plus de 3 000 morts en cinq mois.

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