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Au Ghana, 2019 déclarée "Année du retour" pour les descendants d'esclaves

Douze mois pendant lesquels les Ghanéens et tous les Africains de la diaspora sont invités à "rentrer à la maison". Le Ghana fut l'un des importants pays de départ de la traite négrière entre les XVe et XVIIIe siècles, via, entre autres, le tristement célèbre fort de Cape Coast.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Le centre d'information des services de l'immigration du Ghana, photographié à Sunyani (ouest), le 4 mai 2018. (CRISTINA ALDEHUELA / AFP)

Au Ghana, les forts et les donjons construits le long de la côte Atlantique témoignent encore aujourd'hui du sort des esclaves envoyés par bateaux en Amérique. Pendant trois siècles, la Côte-de-l'Or britannique, ancien nom du Ghana, a été l'un des principaux points de départ de ce trafic.

Le sinistre fort de Cape Coast

En 2009, le président américain Barack Obama avait visité le fort de Cape Coast avec toute sa famille, décrivant l'endroit comme un lieu "de tristesse profonde". "Cela nous rappelle à quel point l'Histoire peut avoir ses côtés sombres, mais aussi qu'il est possible de les dépasser", avait déclaré ce fils d'un immigré kényan.

L'ancien président des Etats-Unis Barack Obama visite en famille le fort de Cape Coast en passant par la "Porte du non retour", le 11 juillet 2009. (SAUL LOEB / AFP)

En septembre 2018, le chef de l'Etat ghanéen Nana Akufo-Addo a inauguré "l'Année du retour", douze mois pendant lesquels le pays d'Afrique de l'Ouest organise des festivals ou des événements pour commémorer les victimes de l'esclavage.

Séduire les Afro-Américains

Une manière aussi de rappeler aux Africains de la diaspora, même plusieurs siècles après le départ forcé de leurs ancêtres, que leurs racines se trouvent ici. "Nous savons les succès extraordinaires et la contribution qu'ils ont apportés en Amérique, et il est important que, 400 ans plus tard, nous célébrions leur courage et leur sacrifice", a déclaré le chef de l'Etat. Un discours destiné à sensibiliser particulièrement les Afro-Américains.

Sicley Williams est de celles-là. Fatiguée par l'ambiance "toxique" de la politique américaine depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, elle quitte son Chicago natal en 2017 pour s'installer au Ghana, un pays qu'elle "connaissait peu, mais dont elle appréciait le calme". Aujourd'hui, elle est professeur de yoga et a ouvert une chaîne de spas à travers Accra, la capitale.

"Entouré de gens qui te ressemblent"

"Le climat aux Etats-Unis était vraiment négatif, particulièrement autour des questions raciales", raconte-t-elle à l'AFP. "C'est plus agréable de vivre dans un endroit où tu te sens plus accepté, plus libre, plus enclin à être qui tu es vraiment, et bien sûr, entouré de gens qui te ressemblent", confie-t-elle.

Retenir ses ressortissants, les dissuader d'émigrer et faire revenir ceux qui, pour des raisons économiques, ont quitté le Ghana est l'autre mission affichée par les autorités.

Les returnees, ainsi qu'on les appelle, sont considérés comme un atout vital pour l'économie de ce petit pays, qui a connu un record de croissance en 2018 grâce à la récente exploitation de son sous-sol pétrolifère.

Le gouvernement vient également de présenter un budget 2019 sans la tutelle du Fonds monétaire international (FMI). Tout un symbole et sans doute un argument de plus pour attirer au bercail les Ghanéens expatriés.

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