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Des coiffes africaines présentées à l'exposition Le Monde en tête au musée des Confluences

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié
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Antoine de Galbert, fondateur de la Maison rouge, espace dédié à l'art qui a fermé en octobre 2018 à Paris, a offert la totalité de sa collection de près de 500 coiffes récoltées aux quatre coins du monde. Y figurent des couvre-chefs africains. A découvrir à Lyon du 6 juin 2019 au 15 mars 2020. 

"Il y a une trentaine d’années, Antoine de Galbert eut l'idée de s’intéresser à la manière dont l'humanité se couvre la tête. Il avait constaté que sur tous les continents, quelles que soient les puissances divines, diaboliques ou humaines auxquelles l’on pense devoir se soumettre ou desquelles l'on devrait s'attirer la bienveillance, la tradition était de se parer le crâne", explique Hélène Lafont-Couturier, directrice de ce musée lyonnais, qui met en dialogue les sciences pour comprendre l'histoire de l'humanité.

Dis-moi quel chapeau tu portes et je te dirai qui tu es, aurait pu être l'intitulé de cette manifestation. Le couvre-chef ne sert pas seulement à protéger du soleil ou de la pluie, il est aussi une façon d'affirmer un statut, d'identifier un rôle au sein d'un groupe familial politique, religieux…

Un guerrier ou un chaman, une jeune mariée ou une veuve, un chasseur ou un roi n'orneront pas de la même manière leurs têtes. Métal, plumes, terre, perles, bois, coquillages... la diversité et la richesse de ces parures sont autant d'indicateurs pour identifier la personne et son rôle.

Cherche-t-elle à communiquer avec l'invisible, asseoir son autorité ou simplement éviter un coup de soleil ? Si l'habit ne fait pas le moine, le chapeau fait l'homme et nous offre indéniablement la réponse.

Parmi les centaines de coiffes exposées, découvrez 12 couvre-chefs africains photographiés par Pierre-Olivier Deschamps de l'Agence VU'.

Ces hautes coiffes cylindriques à étages étaient portées par les chefs (nkumu) comme symbole public de leur autorité. À l’occasion de certaines cérémonies, elles étaient enduites d’un mélange de poudre de bois de santal et d’huile, donnant alors une teinte rougeâtre. Traditionnellement, le premier chef d’une lignée devait acquérir un botolo. À sa mort, celui-ci était transmis à son successeur. Les disques en laiton (lofanza), ont servi de monnaie entre les 19e et 20e siècles. Utilisés sur ces coiffes, ils augmentent l’impact visuel et symbolisent la richesse et le prestige du porteur. (Pierre-Olivier Deschamps / Agence VU')
Symbole de la solidarité familiale et clanique, le pangolin est associé aux grades inférieurs du bwami. Faisant l’objet d’un tabou, cet animal n’est jamais chassé et seuls les individus trouvés morts peuvent servir à la confection de coiffes. (Pierre-Olivier Deschamps / Agence VU')
Le jeune homme participant à l’initiation imbalu (circoncision) se signale par cette coiffe en fourrure de colobe guéréza. Destinée à donner une apparence temporaire de sauvagerie aux nouveaux "adultes", ce couvre-chef rehausse leur force et montre leur capacité à faire face sans peur à la violence de l’initiation. (Pierre-Olivier Deschamps / Agence VU')
Les coiffures des hommes karamojong étaient l’œuvre de spécialistes. Véritables sculptures en terre, elles incorporaient les cheveux du porteur et d’autres cheveux coupés provenant aussi de ses amis ou de sa famille. Les jours de festivité, on prolongeait les inserts métalliques par des plumes d’autruche. (Pierre-Olivier Deschamps / Agence VU')
La tête du souverain yoruba doit toujours être couverte, car elle est le siège des vertus primordiales. Lors de ses apparitions publiques, le roi (oba) revêt son ornement le plus prestigieux : la couronne ade. Celle-ci est ornée d’une frange de perles, qui préserve ses sujets du pouvoir surnaturel de son regard. Au sommet de la coiffe, un devin place des plantes médicinales, qui protègent et renforcent la puissance du roi. Les oiseaux (au sommet de la coiffe) qui veillent sur ces substances sont associés au pouvoir mystérieux des femmes, sans lequel le roi ne peut gouverner.   (Pierre-Olivier Deschamps / Agence VU')
Les Akan sont constitués d’une quinzaine de peuples comprenant notamment les Baoulé. Grand producteur d’or, il s’agit en Afrique du groupe ayant accordé le plus d’importance à ce métal précieux. Qu’il soit massif ou plaqué, l’or est un marqueur social qui orne encore aujourd’hui les parures et bijoux des personnes riches et importantes. (Pierre-Olivier Deschamps / Agence VU')
En Namibie, dans les populations ovahimba et herero, les âges de la vie étaient traditionnellement signalés par une coiffure particulière, chez les hommes, comme chez les femmes. Succédant aux larges tresses de la petite enfance, trois coiffes féminines marquent les statuts d’enfant, de jeune fille en âge de se marier et de mère. (Pierre-Olivier Deschamps / Agence VU')
Ce chapeau, porté par les adeptes de ce dieu, est couvert de multiples amulettes. Celles-ci permettent à Legba, le messager, de manifester ses pouvoirs et d’influencer les événements que ce soit pour protéger, guérir ou nuire. (Pierre-Olivier Deschamps / Agence VU')
Lors de festivités royales, les souverains kuba revêtaient un lourd et prestigieux costume qui pouvait peser plus de 80 kilo. Le coquillage au centre de la coiffe symbolise l’autorité et le pouvoir. (Pierre-Olivier Deschamps / Agence VU')
Ce chapeau conique est porté, parfois sur un foulard, par l’ensemble des bergers peuls. Si son but premier est de protéger des intempéries, il sert aussi de parure de séduction. (Pierre-Olivier Deschamps / Agence VU')
Réservé aux hommes, le masque lukuta intervient à l’occasion des cérémonies d’initiation des jeunes garçons, mais également lors de rites agraires. Il incarne un esprit qui veille au maintien et à la transmission des rites. (Pierre-Olivier Deschamps / Agence VU')
Ce casque était porté par les jeunes garçons banda-dakpa, lors d’une cérémonie dansée, marquant la fin de la ganza, un rituel de passage à l’âge adulte. (Pierre-Olivier Deschamps / Agence VU')

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