L'actrice égyptienne Rania Youssef risque 5 ans de prison pour une robe transparente
La tenue de Rania Youssef a provoqué un grand émoi en Egypte. L'actrice égyptienne devrait comparaître en janvier devant la justice pour avoir porté une robe en partie transparente lors de la cérémonie de clôture du festival international du film du Caire.
L'actrice avait défilé jeudi 29 novembre 2018 sur le tapis rouge, vêtue d'une robe moulante sur le haut du corps et transparente au niveau des jambes. Tollé sur les réseaux sociaux et chez les conservateurs.
Un avocat égyptien Amrou Abdessalam a déposé une plainte devant un tribunal du Caire, accusant l'actrice "d'incitation à la débauche", un délit passible de cinq ans d'emprisonnement, selon un responsable judiciaire. L'affaire sera examinée le 12 janvier prochain, poursuit la même source ayant requis l'anonymat.
Un autre avocat, Samir Sabri, connu pour avoir porté plainte contre plusieurs célébrités, a de son côté, déposé une plainte auprès du procureur général portant les mêmes accusations à l'encontre de l'actrice.
L'apparence de Rania Youssef est contraire aux traditions, aux valeurs de la société et à ses mœurs, et cela a nui au festival et à l'image de la femme égyptienne
Samir Sabri, avocatà l'AFP
Le syndicat des artistes égyptiens a dénoncé dans un communiqué, sans citer de nom, "l'apparence de certaines invitées du festival qui n'est guère conforme aux traditions de la société..." Assurant qu'il "croit en la liberté personnelle des artistes", le syndicat a appelé ces derniers à "prendre en compte leurs responsabilités envers un public qui respecte leur art".
Après le tollé déclenché sur la toile, l'actrice s'est excusée auprès du public. "J'ai probablement fait un mauvais calcul, quand j'ai choisi de porter cette robe", a-t-elle écrit sur son compte Twitter, assurant qu'elle "ne pensait pas que (la robe) déclencherait autant de colère".
#رانيا_يوسف pic.twitter.com/1dKXdBsctS
— رانيا يوسف (@RaniahYousief) 1 décembre 2018
Plus tôt cette année, une chanteuse égyptienne, aussi accusée "d'incitation à la débauche", avait été arrêtée et maintenue en détention pendant quatre jours après la diffusion d'un vidéo-clip incluant des scènes de danse orientale sensuelle et une gestuelle suggestive.
Les procès pour "incitation à la débauche" se multiplient en Egypte. En février, une danseuse russe, Ekaterina Andreeva, alias "Gawhara" (bijou en arabe), s'est retrouvée au chômage à cause de ses "tenues trop légères"... en attendant son procès pour "débauche".
En 2015, la justice a également condamné l'écrivain Ahmed Naji à deux ans de prison en raison de la description d'une scène de sexe dans un de ses romans.
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