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Chute des cours du café, l’Afrique dans la tourmente
Sixième producteur mondial de café, l’Afrique n’échappe pas à la crise qui touche le secteur. Les planteurs éthiopiens ont ainsi vu leur revenu chuter de 20% en 12 ans. Région d’origine du caféier, l’Ethiopie est également touchée par le réchauffement climatique. Le sort de 12 millions de personnes est en jeu.
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Le robusta vient de toucher son plus bas en deux ans et demi, à 1494 dollars la tonne à Londres. Tandis que la cotation de l'arabica a atteint mi-septembre 92 cents la livre à New York, s'approchant de son plus bas niveau depuis 2006.
Comme le baril est l’unité de production du pétrole, le sac est celle du café. Il contient 60 kilos de grains verts. Le sac vient de passer sous le seuil symbolique de 100 dollars. Un cours bien en dessous des coûts de production, alerte la coopérative Ethiquable dans une nouvelle étude. Pour atteindre le seuil de survie pour le producteur, il faudrait accéder à un prix de 130 dollars.
Les regards se tournent désormais vers la récolte d'octobre à janvier en Amérique latine. «Avec des prix aussi bas, une partie de la récolte devrait rester sur les arbres», puisque les caféiers sont difficiles d'accès dans les zones montagneuses. Selon Roberto Velez, qui dirige la fédération des caféiculteurs colombiens, cité par Commodafrica, la crise est «au-delà de l’imagination».
L’Ethiopie en danger
Ainsi, les producteurs péruviens et éthiopiens ont touché en 2017 un revenu 20% plus faible qu’il y a 12 ans. Or, 15 millions d’Ethiopiens vivent de ce café. Les planteurs sont déjà en première ligne en ce qui concerne le réchauffement climatique. Selon une étude, le pays pourrait perdre entre 40 et 60% des surfaces cultivées en raison de ce changement. Il faudrait déménager les plantations à des altitudes supérieures. Mais cela à un coût que de moins en moins de fermiers peuvent se permettre, au vu des cours.
25 millions de caféiculteurs à travers le monde
Et pendant ce temps, en plein paradoxe, les plantations de café s’étendent un peu partout dans le monde. Ainsi les Ivoiriens voient leurs exportations de robusta s’envoler. 49% de plus, soit près de 40.000 tonnes en six mois, à destination essentiellement de l’Algérie.
Au Brésil également la récolte atteint des niveaux records. Selon Les Echos, 60 millions de sacs devraient être ramassés, dont plus des deux-tiers en arabica. Ils seront sur le marché au cours du dernier trimestre 2018.
Il y a de plus en plus de café disponible sur le marché. Conséquence: les stocks augmentent. Selon les données mensuelles de la Fédération européenne du café (ECF) publiées le 1er octobre 2018, les stocks des ports européens s'élevaient à 705.483 sacs fin mai, soit une hausse de 16.111 sacs sur le mois.
Chacun connaît les deux types de café: arabica et robusta. Deux types bien distincts aux zones de production bien différentes. L’arabica représente 70% de la production mondiale. En Afrique, il est surtout cultivé en Ethiopie, sa terre d’origine. Le robusta, fort et amer, est moins apprécié des connaisseurs. Il représente 30% de la récolte. En Afrique, on le trouve en Ouganda, Côte d’Ivoire, Cameroun.
La filière africaine du café, située autour du sixième rang mondial, n’échappera pas à la crise mondiale.
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