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Maroc: les banques islamiques ont le feu vert du Conseil supérieur des oulémas
Après plusieurs mois d’attente, le Conseil supérieur des oulémas marocains a donné son feu vert à l'activité de banques islamiques dites participatives. Un mode de fonctionnement financier qui interdit la pratique de l’intérêt, la spéculation et l’investissement dans des secteurs du jeu ou de la pornographie. En revanche, le système d’assurance participatif n’est toujours pas opérationnel.
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Des crédits «halal» (licites) et des comptes conformes à la loi islamique: les autorités marocaines ont donné leur accord aux banques islamiques, dites «participatives», pour un démarrage effectif de leurs activités dès le 26 juillet 2017.
Un système bancaire compatible avec la loi islamique
Après plusieurs mois d'attente, les banques «halal» ont reçu en début de semaine l'aval du Conseil supérieur des oulémas, transmis par Banque al-Maghrib, la banque centrale marocaine, pour le lancement de leurs activités à compter de cette date, a appris l'AFP auprès de cette institiution.
Il s'agit pour l'heure d'opérations de base, comme l'ouverture de comptes bancaires et de services afférents. Ces banques ont également été autorisées à accorder des crédits immobiliers et automobile licites, appelés «Mourabaha», mais ne peuvent pas proposer d'assurance.
Le système d'assurance participatif «takaful» n'est toujours pas «opérationnel», les banques attendent toujours leurs «agréments», a expliqué à l'AFP Talal Mohamed Yassine, directeur général adjoint d'une banque participative.
Il manque également dans le système marocain de la finance islamique les «sukuk», obligations compatibles avec la loi islamique.
La finance islamique interdit notamment la pratique de l'intérêt et de la spéculation ainsi que l'investissement dans des secteurs du jeu ou de la pornographie.
La finance islamique pourrait atteindre le volume de 3,6 milliards d'euros en 2020
Au Maroc, le Conseil supérieur des oulémas, une institution officielle chargée d'appuyer la politique religieuse du royaume, est la seule instance habilitée à émettre des fatwas (décrets) sur la conformité des produits de la finance participative.
Deux des cinq banques «halal» ayant obtenu leur agrément ont d'ores et déjà annoncé le démarrage effectif de leurs activités. Les autres devraient suivre rapidement.
Dix demandes d'agrément avaient été soumises à la Banque centrale en juin 2016, principalement par des groupes bancaires marocains associés avec des banques islamiques du Golfe.
La finance islamique, dont les perspectives de développement apparaissent sans limite, représente aujourd'hui quelque 2.000 milliards de dollars (1.717 milliards d'euros), et pourrait doubler de volume à 4.000 milliards de dollars en 2020, selon des experts.
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