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Marocains et Algériens marchent pour la réouverture des frontières

Quelques centaines de Marocains et d'Algériens ont convergé le 22 juillet 2018 à la frontière entre les deux pays pour réclamer l’ouverture des postes-frontières, fermés depuis 24 ans. Un haut grillage hermétique a séparé des familles et engendré une grave stagnation économique et sociale pour les habitants de l'Est marocain et de l'Ouest algérien.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
A la frontière entre l'Algérie et le Maroc. (FAROUK BATICHE / AFP)

Marocains et Algériens ont manifesté simultanément, dimanche 22 juillet, de part et d’autre de la frontière pour exiger son ouverture et la fin «des souffrances que vivent les populations frontalières».

Déployant des drapeaux marocains et algériens, les manifestants avaient pour slogans: «Le peuple veut l’ouverture des frontières», «On est des frères, pas des ennemis». Ils ont appelé les responsables des deux pays à «laisser leurs différends, écouter la voix des deux peuples et à travailler pour résoudre le problème des frontières».

Ces rassemblements au point frontalier de «zouj Bghal», proche des villes d’Oujda et de Maghnigya, font suite à un appel lancé sur les réseaux sociaux. Plusieurs activistes et militants des droits de l’Homme se sont joints aux manifestants.

Publiée par Boutaqumant Dimanche 22 juillet 2018

حصريا من منطقة زوج بغال وقفة احتجاجية من اجل فتح الحدود بين الجارتين المغربية الجزائرية.

Publiée par Boutaqumant sur Dimanche 22 juillet 2018

Fin de non-recevoir
Mourad Medelci, le ministre algérien des Affaires étrangères, a refroidi les espoirs de la population, en affirmant le 24 juillet que cette question n’était pas à l’ordre du jour.

La fermeture des frontières entre le Maroc et l'Algérie remonte au 15 juillet 1994, suite à l'attentat terroriste contre l’hôtel Atlas Asni à Marrakech, où étaient impliqués des Français d'origine algérienne. En réaction à cet évènement, Hassan II avait ordonné l'imposition du visa aux Algériens. L'Algérie avait riposté en décidant de fermer définitivement ses frontières terrestres avec le Maroc. Le conflit sur la question du Sahara Occidental explique également la crise politique permanente opposant Rabat et Alger.

La fermeture de la frontière terrestre a favorisé un flux intense de contrebande. Cette frontière, de plus en plus hermétique, est un frein au développement économique de la région.

Selon un rapport de la Banque mondiale, l'intégration économique du Maghreb aurait pu augmenter le PIB par habitant de 34% pour l'Algérie, 27% pour le Maroc et 24% pour la Tunisie, entre 2005 et 2015.

Début 2016, la crise politique entre les deux pays s’est aggravée et de hauts grillages ont été érigés le long de la frontière, la rendant encore un peu plus hermétique.

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