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Sénégal et Mali tentent une nouvelle relance de la ligne ferroviaire entre Dakar et Bamako

Le trafic ferroviaire est Ă  l’arrĂȘt depuis 2018. Il faut 880 millions d’euros pour remettre la ligne en service.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
La gare de Bamako au Mal, photographiĂ©e en octobre 2019, oĂč aucun train n'a circulĂ© depuis 2018. (MICHELE CATTANI / AFP)

C’est une ligne mythique crĂ©Ă©e en 1924. Elle relie le port maritime de Dakar au port de Koulikoro sur le fleuve Niger, via Bamako, la capitale du Mali. Et c’est ensuite par voie fluviale que les voyageurs et les marchandises atteignent Gao, au Mali. Le Dakar Bamako Ferroviaire (DBK), c’est un long ruban de 1287 km, Ă©maillĂ© de 33 gares. Un service qui, du temps de sa splendeur, faisait vivre 1 200 salariĂ©s au total sur les deux pays. ArtĂšre vitale, elle reliait le port de Dakar Ă  son hinterland et permettait de dĂ©senclaver le Mali.

Mais depuis mai 2018, le chemin de fer Dakar Bamako Ferroviaire est Ă  l’arrĂȘt. Cette infrastructure historique et fondamentale pour l’économie de l’Afrique de l’Ouest est victime du manque d’investissement. Son dĂ©labrement est la consĂ©quence d’un dilemme qui n’a jamais Ă©tĂ© tranché : rĂ©nover la ligne ou en construire une nouvelle.

Le quai de la gare de Bamako en octobre 2019. (MICHELE CATTANI / AFP)

RĂ©guliĂšrement, les hommes politiques de la rĂ©gion font des promesses de relance. En 2003, la privatisation intĂ©grale au profit du consortium canadien Canac-Getma se solde par un Ă©chec. Puis, deuxiĂšme Ă©chec, en 2015, celui de la sociĂ©tĂ© Transrail qui avait obtenu la concession d’exploitation. L’administration transitoire mise en place en 2016, aprĂšs le retrait de Transrail, a Ă©galement Ă©chouĂ©.

RĂ©nover la voie

Fin 2019, le Mali annonçait la rĂ©novation de sa section de ligne entre Bamako, la capitale, et la frontiĂšre sĂ©nĂ©galaise. Une enveloppe de 10 milliards de francs CFA (plus de 15 millions de francs) va ĂȘtre affectĂ©e Ă  ces travaux. Un geste trĂšs symbolique qui ne va guĂšre peser sur l’état des 586 km de voie et des 19 gares cĂŽtĂ© malien.

En 2015, la sociĂ©tĂ© Transrail avait proposĂ© un plan de rĂ©novation de l’ensemble de la ligne. Il se montait Ă  880 millions d’euros pour les 1200 km de la ligne, soit un investissement six fois supĂ©rieur Ă  celui annoncĂ© par le Mali aujourd'hui. Sans subsides, le plan n’a jamais Ă©tĂ© menĂ© Ă  bien et tout cela s’est achevĂ© par la fermeture de la ligne.

Relance du projet

Projet encore plus coĂ»teux, la construction d’une nouvelle ligne est estimĂ©e entre 2,6 milliards et 3,5 milliards d’euros. Impensable pour les finances des deux pays, qui doivent trouver une aide Ă©trangĂšre. Or, la Banque Mondiale tout comme l’Agence Française de DĂ©veloppement (AFD) se sont retirĂ©es du dossier.

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Aujourd’hui, le prĂ©sident sĂ©nĂ©galais Macky Sall parle une nouvelle fois de relancer la Dakar Bamako Ferroviaire. "Sur le volet ferroviaire, je me rĂ©jouis d’annoncer qu’en accord avec la RĂ©publique sƓur du Mali, le chemin de fer Dakar-Bamako sera bientĂŽt rĂ©habilitĂ© et modernisĂ© dans des conditions qui assurent sa rentabilitĂ© et sa pĂ©rennitĂ©", a-t-il dĂ©clarĂ© en janvier dernier, rapporte l’agence Ecofin. Une annonce qui fait Ă©cho Ă  celle du Mali et qui indique clairement que le choix s’est finalement portĂ© sur la rĂ©novation de la ligne.

Mais si finalement le choix s’est portĂ© sur la rĂ©novation, le choix de la raison, il reste tout de mĂȘme Ă  trouver 880 millions d’euros. Mais de cela, Macky Sall ne parle pas.

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