Condamnation quasi unanime des évènements en Egypte
La plus virulente des réactions est sans conteste celle des Etats-Unis, le plus fidèle allié de l’Egypte. Déplorant des événements «lamentables», le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a appelé le gouvernement intérimaire et l'armée à «empêcher davantage de violence» et à «proposer des options constructives parmi lesquelles le remaniement de la Constitution et l'organisation d'élections législatives et présidentielle».
La Turquie condamne l'Occident
Tout aussi virulente est le réaction d’Ankara. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a appelé jeudi le Conseil de sécurité de l'ONU à se réunir «rapidement» pour évoquer l'Egypte, fustigeant «l'hypocrisie» de l'Occident face au «très grave massacre» survenu la veille dans ce pays.
Le premier ministre turc est issu de la mouvance islamiste. Il est souvent accusé de favoriser une islamisation du pays. Pas étonnant de le voir du côté des Frères musulmans.
«Nous avons toujours dit qu'il s'agissait clairement d'un coup d'Etat mais l'Occident a préféré parler d'une intervention», a poursuivi M. Erdogan, affirmant que «les Etats qui resteront muets après ce massacre seront tout aussi responsables que les putschistes. Ne rien dire revient à approuver les violences.»
Paris, Londres et Berlin convoquent l'ambassadeur égyptien
Partout en Occident, alors que le renversement du président Morsi le 3 juillet n’avait guère suscité de critiques, toutes les capitales appellent à la retenue. Londres, Paris et Berlin ont convoqué l’ambassadeur d’Egypte en poste dans leur pays. François Hollande «a condamné avec la plus grande fermeté les violences sanglantes intervenues en Egypte et demandé un arrêt immédiat de la répression».
Le Qatar condamne, Bahrein soutient
Dans les pays arabes, la condamnation est aussi quasi générale à l’image du Qatar, principal soutien des Frères musulmans. Doha a condamné «avec force» l'intervention de la police contre des «manifestants pacifiques».
Si l’Arabie Saoudite n’a pas officiellement réagi, en revanche ses alliés, les Émirats arabes unis et le royaume de Bahreïn, ont apporté leur soutien à la dispersion par la police et l'armée des manifestants islamistes au Caire.
Le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a dit «comprendre les mesures souveraines prises par le gouvernement égyptien après avoir observé un maximum de retenue ces derniers temps».
Rappelons aussi que l’Arabie Saoudite avait été la première à réagir au renversement de Morsi, en promettant une aide financière à l’Egypte.
Enfin les réactions de la Russie et de la Chine sont tout en retenue.
Pékin s’est dit «préoccupée». La Chine «espère que toutes les parties vont faire primer l'intérêt de la nation et de la population, en faisant preuve de toute la retenue possible, afin d'éviter de nouvelles victimes», a précisé le ministère.
A Moscou, le ministère russe des Affaires étrangères a appelé «toutes les forces politiques» à la «retenue» et au «sang-froid» afin d'éviter une nouvelle escalade des tensions et d'autres victimes.
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