Egypte. Le président Morsi frappe un grand coup contre l'armée
L'islamiste a mis à la retraite le ministre de la Défense et supprimé la déclaration accordant de larges pouvoirs à l'armée.
On le disait effacé, le président égyptien Mohamed Morsi vient de frapper un grand coup contre l'armée. Dimanche 12 août, l'islamiste des Frères musulmans a, coup sur coup, décidé d'annuler une "déclaration constitutionnelle" adoptée par l'armée en juin et accordant de larges pouvoirs aux militaires et mis à la retraite le maréchal Hussein Tantaoui, ministre de la Défense depuis 20 ans et à la tête du pays durant la transition politique.
"Le président a décidé d'annuler la déclaration constitutionnelle adoptée le 17 juin", par le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirigeait à l'époque le pays et dans laquelle il s'arrogeait notamment le pouvoir législatif, a affirmé le porte-parole du président lors d'une déclaration à la télévision publique.
L'armée perd le contrôle du législatif
Les Frères musulmans, dont est issu le président Morsi, avaient dénoncé cette déclaration comme "un coup d'Etat institutionnel" du CSFA, dirigé par le maréchal Hussein Tantaoui, visant à limiter les prérogatives présidentielles. Elle avait été adoptée le jour de la fin du second tour de l'élection présidentielle et avait provoqué une crise politique entre l'armée et les islamistes. Avec le pouvoir législatif, les généraux gardaient un droit de veto sur toute nouvelle loi ou mesure budgétaire et se réservaient aussi un droit de regard sur la rédaction de la future Constitution, le texte fondamental en vigueur sous Hosni Moubarak ayant été suspendu.
Mais le président Morsi ne s'est pas arrêté là. Au même moment, il a nommé un vice-président, le juge Mahmoud Mekki, et surtout mis à la retraite chef du CFSA, le maréchal Hussein Tantaoui, ainsi que son numéro 2, le chef d'état-major de l'armée, Sami Anan. Tantaoui et Anan ont toutefois tous deux été nommés conseillers auprès du président Morsi, selon les médias officiels.
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