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Les habitants des townships de Johannesburg meurent de la pollution
Ils sont doublement victimes de la misère. Les habitants des townships ne sont pas seulement les plus pauvres d’Afrique du Sud, ils vivent également dans des zones polluées par des dizaines d’années d’exploitation minière. Le plus visible, c’est cette poussière issue des résidus de charbon. Mais on trouve également de l’arsenic, du plomb, de l’uranium qui tuent la population à petit feu.
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On dénombre plus de 200 terrils autour de Johannesburg et près de 600 mines abandonnées, héritage de la ruée vers l’or et de l’exploitation du charbon. Soweto, le township de Nelson Mandela et son million et demi d’habitants, ne compte plus les cas d’insuffisance respiratoire.
Les cas de tuberculose et d’asthme se retrouvent dans toutes les classes d’âge, constate la clinique locale. Les maladies de peau ne manquent pas non plus.
La cause ? Dès que le vent souffle, il dépose une redoutable poussière noirâtre dans les maisons. Même les aliments sont recouverts si on tarde à les consommer. Elle peut contenir des résidus de cuivre ou de plomb, du cyanure et de l’arsenic. Le plus sournois est la pollution radioactive. Dans les vieilles galeries des mines, on a enfoui 600.000 tonnes de résidus d’uranium, selon une étude universitaire. Afin d’éviter de consommer une eau polluée par l’uranium, Johannesburg importe son eau potable du Lesotho, à plus de 380 kilomètres de là.
Evidemment, pluies et inondations transportent les polluants un peu partout. Des canaux ont bien été creusés au pied des terrils afin de recueillir les eaux de ruissellement. Mais faute d’entretien, ils sont souvent éventrés et laissent échapper les eaux souillées à travers champs et prairies. Là où les troupeaux iront paître et les enfants jouer. Selon une association de lutte contre le cancer, le tableau est tellement sombre que la santé de 400.000 personnes pourrait être affectée.
Le nettoyage complet des anciennes mines s’avère impossible car trop coûteux et surtout, les anciens propriétaires ne sont pas solvables ou inconnus. Quant aux propriétaires connus, ils font la sourde oreille et nient les liens de cause à effet avec la santé de la population. De toute manière, il n’existe pas d’étude épidémiologique sur le sujet.
Aussi, pour les habitants, la seule solution est de quitter les lieux. Mais ils sont trop pauvres pour pouvoir le faire.
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