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Une première en Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso fabrique des panneaux solaires

Lancé dans un vaste plan de construction de centrales solaires, le Burkina Faso confirme son choix dans l'énergie renouvelable, moteur de développement dans ce pays très pauvre.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Un marchand de panneaux solaires dans une rue de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. Le marché a explosé ces dernières années dans le pays. Le solaire compense la faiblesse du réseau électrique. (ISSOUF SANOGO / AFP)

Le Burkina Faso vient d'inaugurer une usine de production et d'assemblage de panneaux solaires. Selon le gouvernement, Faso Energy est la première usine de ce type en Afrique de l'Ouest. L'investissement s'élève à près de cinq millions d'euros. D'une production journalière de 200 panneaux, elle permettra d'installer annuellement une puissance de 30 mégawatts. L'entreprise, qui emploie une centaine de salariés, assure maîtriser une technologie qui répond aux normes européennes.

Faso Energy est en quelque sorte la clef de voûte de l'ambitieux programme de développement de l'électricité solaire au Burkina Faso. Il s'agit de construire seize centrales solaires dans tout le pays pour un potentiel total de 250 mégawatts. Aussi, tant qu'à installer des panneaux solaires, autant les produire en partie soi-même.

Un projet ambitieux

L'énergie solaire à grande échelle au Burkina Faso est apparue en 2017 avec la centrale de Zagtouli, à 20 km au sud-ouest de Ouagadougou. Pas moins de 130 000 panneaux y ont été installés sur un site de 55 hectares. La centrale permet de produire 33 mégawatts, une énergie gratuite et propre.

Le projet Yeleen quant à lui vise à construire quatre nouvelles centrales. La plus importante, au nord-ouest de la capitale produira 40 mégawatts sur 60 hectares, et sera connectée au réseau grâce à une ligne électrique contournant le nord de la ville sur plus de 30 km. Trois autres centrales dites "régionales", de plus faible puissance, seront construites dans les villes de Diapaga, Dori et Gaoua (nord, est et sud du pays).

L’Agence française de développement (AFD) et la Banque africaine de développement (BAD) assistent la Société nationale d’électricité du Burkina (Sonabel) dans le projet. L'investissement s'élève à plus de 150 millions d'euros, assuré pour moitié sous forme de prêts par l'AFD, la BAD à 34%, et l'Union européenne.

Richesse inépuisable

L'enjeu pour le Burkina Faso est considérable. Le solaire représente un véritable atout pour le pays très dépendant à l'heure actuelle de ses voisins en ce qui concerne la fourniture d'électricité. Ghana et Côte d'Ivoire lui apporte jusqu'à 30% de ses besoins électriques. Le reste est assuré par de coûteuses centrales thermiques tournant au fuel. Or le solaire, selon ses promoteurs, permet de diviser par trois le prix du kilowatt.

Grâce à des infrastructures moins lourdes, le solaire va permettre aussi d'alimenter des populations qui sont encore à l'écart de l'électrification. Seulement un Burkinabè sur cinq dispose du courant. Là où la construction d'une centrale thermique ne serait pas rentable en raison d'une faible population, le solaire est adaptable. Selon le ministre de l’Energie, Bachir Ismaël Ouedraogo, grâce au programme Yeleen, 110 000 habitants de plus auront accès à l'électricité.

Pays classé parmi les plus pauvres au monde, le Burkina Faso possède une richesse inépuisable et inaliénable avec le soleil. Désormais, le pays entend bien en tirer profit.

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