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Grand barrage éthiopien de la Renaissance : échec de la médiation américaine

L’Ethiopie refuse l’accord signé par l’Egypte et le Soudan à Washington, sous le parrainage du gouvernement américain et de la Banque mondiale.  

Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Mohamed Abdel Aty (à droite), ministre égyptien de l'eau et de l'irrigation. Les négociations entre l'Egypte et l'Ethiopie sur Grand barrage Ethiopien de la Renaissance durent depuis 2014. Photo le 8 janvier 2020. (MINASSE WONDIMU HAILU / ANADOLU AGENCY)

La tension monte à nouveau entre l’Egypte et l’Ethiopie à propos du Grand barrage éthiopien de la Renaissance (GERD) sur le Nil. Addis Abeba refuse, malgré les injonctions américaines, de parapher l’accord signé par l’Egypte et le Soudan le 29 février 2020.

Les dernières discussions visaient à mettre la touche finale à l'accord pour le remplissage et l'exploitation du barrage hydroélectrique. "Les Etats-Unis estiment que les négociations réalisées au cours des quatre derniers mois ont abouti à un accord qui aborde toutes les questions de manière équilibrée et équitable, en tenant compte des intérêts des trois pays", indique le communiqué américain.

Washington a indiqué que l'Égypte avait signé l'accord et a appelé l'Éthiopie à faire de même "dès que possible".

L'Ethiopie s'est retirée des pourparlers à la dernière minute

Mais Addis Abeba a émis une protestation et ne reconnaît pas l’accord signé par l’Egypte et les Américains en son absence. Alors que les participants s'étaient engagés à terminer impérativement les négociations à la date du 29 février 2020, l'Ethiopie s'est retirée des pourparlers à la dernière minute, affirmant qu'elle avait besoin de davantage de temps pour des consultations internes.

La discussion portait essentiellement sur la durée de remplissage du barrage, dont la capacité totale est de 74 milliards de mètres cubes. L’Ethiopie voulait le faire en moins de 7 ans alors que l’Egypte exigeait une durée plus longue pour maintenir le débit du Nil.

Un accord semblait en bonne voie, mais un autre point de blocage est apparu : l’Éthiopie, qui veut commencer à produire de l’électricité dès la fin 2020, a laissé entendre que le remplissage du barrage commencerait avant même la fin des travaux prévu en 2022.

L'Ethiopie ne conclut aucun accord qui renoncerait à son droit d'utiliser le Nil

Fitsum AREGA Ambassadeur d'Ethiopie au USA

Twitter

"L'Ethiopie, en tant que propriétaire du GERD, commencera le premier remplissage du GERD parallèlement à la construction du barrage..." , a indiqué le ministère.
Ce que refuse l’Egypte. Son ministre des Affaires étrangères, Sameh Shoukry, a déclaré le 1er mars 2020, que "le désir de l’Éthiopie de remplir le barrage, sans l'accord des pays en aval, contredit les règles du droit international".

La réponse d'Addis Abeba ne s’est pas fait attendre : "L'Ethiopie ne conclut aucun accord qui renoncerait à son droit d'utiliser le Nil", a déclaré sur Twitter l'ambassadeur d'Ethiopie aux Etats-Unis, Fitsum Arega.

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