Gabon: Ali Bongo veut donner son héritage et fait se gausser la Toile
Solennel et généreux. Dans un discours prononcé lundi lors du 55e anniversaire de l'indépendance, le chef de l'Etat surprend ses concitoyens en affirmant que «tous les revenus tirés de la part d'héritage» qui lui revient «seront versés à une fondation pour la jeunesse et l'éducation». Comme si cela n’était pas suffisant, le président a annoncé «au nom des enfants» d'Omar Bongo - qui a dirigé le pays 41 ans avant de décéder en 2009 - que deux propriétés parisiennes ayant appartenu au patriarche seraient cédés à l'Etat pour le franc symbolique, tout comme un immense domaine familial situé à Libreville qui sera dévolu à l'implantation d'une nouvelle université.
Libreville, d’abord abasourdie par ces cadeaux inattendus, s’est montrée pour le moins sceptique. Sur les réseaux sociaux, les Gabonais étaient partagés entre ironie et affliction.
@GabonFort Ali Bongo est à la recherche de complices, il veut faire de tous les #gabon-ais des voleurs. Attention.
— Christophe (@franckchristop4) August 17, 2015
#Gabon La jeunesse gabonaise s'imagine héritière de nouvelles promesses d'Ali Bongo, alors que toutes les caisses (Banques, Etat) sont vides
— Gabon Résistant (@Fax1g) August 17, 2015
Donc Ali Bongo tu ne partage rien avec la viellesse Gabonaise hein ? Leurs mouvement va naître aussi au sein du partie attend seulement
— Tata Huguette (@DiamondJosiane) August 17, 2015
#Gabon : Ali Bongo Ondimba veut nous faire croire qu’il est Robin Des Bois. Il pille le Gabon riche de ses... http://t.co/I7Zwq4qpVf
— Franck Jocktane (@FranckJocktane) August 17, 2015
L'opposition ne décolère pas, elle demande au président de restituer au Trésor les biens mal acquis acquis par la famille Bongo depuis l'indépendance.
Six ans après la mort d'Omar Bongo, la succession à laquelle peuvent prétendre 53 héritiers déclarés est en effet loin d'être réglée. Si les actifs déjà identifiés sont estimés à plusieurs centaines de millions d'euros, le montant total de l'héritage, tout comme les modalités de sa transmission, restent flous.
Depuis 2010, deux juges parisiens enquêtent sur les conditions d'acquisition en France d'un très important patrimoine immobilier et mobilier par plusieurs chefs d'Etat africains - Omar Bongo, le Congolais Denis Sassou Nguesso et l'Equato-guinéen Teodoro Obiang - et leurs proches.
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