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Gabon: Ali Bongo veut donner son héritage et fait se gausser la Toile

Les Gabonais n’en reviennent pas de l'annonce du président Ali Bongo Ondimba de donner sa part d'héritage à la «jeunesse gabonaise». Sur les réseaux sociaux, les internautes sont partagés entre l’ironie et l’affliction. L’opposition appelle le président à restituer au Trésor les biens mal acquis.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le président gabonais Ali Bongo avec Lionel Messi le 18 juillet 2015 (Steve Jordan / AFP)

Solennel et généreux. Dans un discours prononcé lundi lors du 55e anniversaire de l'indépendance, le chef de l'Etat surprend ses concitoyens en affirmant que «tous les revenus tirés de la part d'héritage» qui lui revient «seront versés à une  fondation pour la jeunesse et l'éducation». Comme si cela n’était pas suffisant, le président a annoncé «au nom des enfants» d'Omar Bongo   - qui a dirigé le pays 41 ans avant de décéder en 2009 - que deux propriétés parisiennes ayant appartenu au patriarche seraient cédés à l'Etat pour le  franc symbolique, tout comme un immense domaine familial situé à Libreville  qui sera dévolu à l'implantation d'une nouvelle université.
 
Libreville, d’abord abasourdie par ces cadeaux inattendus, s’est montrée pour le moins sceptique. Sur les réseaux sociaux, les Gabonais étaient partagés entre ironie et affliction. 









L'opposition ne décolère pas, elle demande au président de restituer au Trésor les biens mal acquis acquis par la famille Bongo depuis l'indépendance.


Six ans après la mort d'Omar Bongo, la succession à laquelle peuvent  prétendre 53 héritiers déclarés est en effet loin d'être réglée. Si les actifs déjà identifiés sont estimés à plusieurs centaines de millions d'euros, le  montant total de l'héritage, tout comme les modalités de sa transmission, restent flous.

Depuis 2010, deux juges parisiens enquêtent sur les conditions d'acquisition en France d'un très important patrimoine immobilier et mobilier par plusieurs chefs d'Etat africains - Omar Bongo, le Congolais Denis Sassou  Nguesso et l'Equato-guinéen Teodoro Obiang - et leurs proches. 

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