Humanitaire français enlevé au Tchad : ses ravisseurs demandent une rançon
Employé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Laurent
Maurice, qui était dans la région pour évaluer les récentes récoltes, a été enlevé lundi soir par plusieurs hommes armés dans le village de Kawa, à dix kilomètres de la frontière avec le Soudan.
_ "Des malfrats venus du Sud", selon un responsable de la Coordination nationale d'appui à la force internationale à l'est du Tchad (Conafit), qui l'auraient ramené en territoire soudanais, au Darfour.
Rester ou ne pas rester ? Question aux ONG
Suite à cet enlèvement, le CICR a décidé en effet de suspendre ses activités dans la région. CICR, qui, comme Médecins sans frontières, refusent les escortes armées. Une démarche critiquée par la Conafit : "Les humanitaires du CICR et de MSF nous causent trop de problèmes. Ils n'informent jamais les autorités locales de leurs déplacements sur le terrain et donc ils deviennent très difficiles à gérer." Et de fait, le 10 novembre, c'était Laurent Maurice qui était enlevé. Le 22 octobre, Gauthier Lefèvre, un franco-britannique, lui aussi du CICR...
_ Une accumulation, au point que N'Djamena envisagerait sérieusement d'expulser les ONG et organismes qui refuseraient désormais les escortes dans cette région. Pour éviter que ces kidnappings n'entachent l'image du pays.
Est-ce une conséquence de cet enlèvement ou des menaces des autorités tchadiennes ? En tout cas, on apprend aussi aujourd'hui que six ONG ont quitté la région, temporairement. Un départ qui prive 37.000 personnes d'assistance, selon l'Onu.
Au total, 70 organisations humanitaires travaillent dans l'est du Tchad où
elles apportent leur aide à environ 300.000 réfugiés soudanais, 168.000 déplacés tchadiens et 700.000 villageois.
Cécile Quéguiner avec agences
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