Cet article date de plus de treize ans.

Journée à haut risque en Côte d’Ivoire

Quinze jours après la proclamation des résultats contradictoires du second tour de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, le camp Ouattara appelle la population à marcher aujourd’hui sur la télévision d'Etat pour installer un nouveau directeur. Du côté du camp Gbagbo, on met en garde l'ONU qui sera tenue pour responsable des violences qui pourraient survenir.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

En appelant "la population ivoirienne dans toutes ses composantes à engager maintenant sur tout le territoire national le combat pacifique et démocratique pour installer les autorités légitimes et légales de Côte d'Ivoire", le camp Ouattara fait monter la pression d’un cran sur le camp Gbagbo.

Le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), dont Ouattara est membre, à invité jeunes, femmes, syndicats, société civile, organisations socio-professionnelles, travailleurs et fonctionnaires à " accompagner massivement " aujourd’hui le gouvernement d'Ouattara jusqu'au siège de la Radio-Télévision ivoirienne (RTI) pour en prendre le contrôle.

Une marche qualifiée de "pacifique" mais qui reste à haut risque tant le climat dans le pays est tendu. Depuis 15 jours, des centaines de militants pro-Ouattara exigent le départ de Laurent Gbagbo, qui refuse la victoire de son rival au second tour de l’élection présidentielle du 28 novembre. Depuis 15 jours, les affrontements avec les partisans du président sortant et avec les forces de sécurité ont fait au moins 20 morts selon un rapport d'Amnesty International. Le camp d'Alassane Ouattara fait état d'un bilan de 63 morts.

Si des heurts éclatent à nouveau aujourd’hui, c’est l’ONU qui en sera tenue responsable, a prévenu le camp Gbagbo. L’ONU qui, comme l’ensemble de la communauté internationale, estime que la victoire à la présidentielle revient à l’opposant Ouattara. " Celui qui déclenche la violence va tout perdre ", prévient à son tour le représentant spécial de l'ONU en Côte d'Ivoire, Yang-Ji Choi.

De son côté, la France a appelé "à la retenue de part et d'autre". "Je crois effectivement qu'il faut éviter toute violence. La Côte d'Ivoire n'a pas besoin de ça", a déclaré la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie sur LCI. Michèle Alliot-Marie qui s'est dite "extrêmement soucieuse de la protection des Français ". Il y a aujourd'hui "des inquiétudes, mais pas de menaces précises", a-t-elle indiqué, affirmant que "s'il y avait quelque chose, la protection de nos concitoyens est une de nos missions fondamentales et elle serait appliquée".

Une autre marche est prévue demain sur les bâtiments du gouvernement cette fois pour mettre en place l’équipe ministérielle de Guillaume Soro, l'ancien chef rebelle nordiste nommé au poste de Premier ministre par Alassane Ouattara.

Cécile Mimaut, avec agences

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.