Dopage : le Kenya pourrait être privé des Jeux Olympiques de Rio 2016
Le Kenya a été placé sous surveillance par le Conseil de la Fédération internationale d’athlétisme, réuni le 11 Mars 2016 à Monaco. «Un sérieux rappel à l’ordre» a été adressé à la fédération kenyane, priée de se conformer aux règles antidopage au plus tard le 5 Avril 2016.
Le Kenya avait déjà fait l’objet d’un avertissement en Février 2016, alors que le directeur général de l’athlétisme kenyan était soupçonné de corruption pour couvrir des cas de dopage. Un véritable scandale qui lui a coûté son poste.
Isaac Mwangi a été suspendu pour six mois de toutes fonctions par la commission d’éthique de la fédération internationale.
Contrôlées positives à un produit illicite lors des Mondiaux de Pékin en Aout 2015 et suspendues pour quatre ans, deux sprinteuses kenyanes, l’ont accusé de leur avoir demandé un pot-de-vin de 21.000 euros. En échange, il aurait promis une remise de peine. Si les enquêtes en cours confirment les accusations, les coureurs des hauts plateaux ont du souci à se faire, estime l’AFP.
Des dizaines d’athlètes soupçonnés de dopage
Grand pays d’athlétisme mondial, réputé pour ses coureurs de fond et de demi- fond, le Kenya avait terminé en tête au tableau des médailles des Mondiaux 2015 d’athlétisme à Pékin, avec sept médailles d’or, six d’argent et trois de bronze.
Mais l’image du pays s’est lamentablement ternie ces dernières années.
En Décembre 2015, trois responsables de la fédération kényane d’athlétisme, dont son président Isaiah Kiplagat, avaient déjà été suspendus par la commission d’éthique de la Fédération internationale pour soupçons de corruption.
En Aout 2015, un documentaire diffusé par la chaine allemande ARD avait mis en cause ce pays où «les cas de dopage seraient courants et couverts moyennant finances», concluait l’enquête menée par nos confrères.
Les suspensions pour dopage se sont accumulées ces trois dernières années touchant une quarantaine d’athlètes kenyans. D’où la colère du président de la fédération internationale d’athlétisme, le britannique Sebastian Coe.
Le 18 Février 2016, il avait rappelé qu’il n’hésiterait pas à «bannir des jeux Olympiques les nations qui trichent avec le dopage, notamment le Kenya si cela était avéré».
Le Kenya, frère siamois de la Russie
Pour l’instant, le Kenya reste suspendu aux résultats des enquêtes engagées sur les soupçons de dopage et de corruption qui pèsent sur ses athlètes et sur les dirigeants de son athlétisme.
Mais il pourrait rejoindre bientôt la Russie, interdite d’envoyer ses athlètes dans les compétitions internationales ou de prétendre en organiser. La fédération internationale d’athlétisme a annoncé le 11 Mars 2016 le maintien de la suspension de la Russie, laissant planer la menace d’une absence des athlètes russes aux jeux olympiques de Rio.
La Russie avait été bannie en Novembre 2015, à la suite de la publication d’un rapport retentissant de l’Agence mondiale antidopage. Le rapport faisait état de dopage organisé et soutenu jusqu’au sommet de l’Etat, ainsi que des faits de corruption.
Comme le Kenya, la Russie, considérée aussi comme l’un des plus puissants pays de l’athlétisme mondial, sera fixée sur son sort début Mai 2016. On saura alors si la route de Rio est enfin dégagée ou pas pour les deux «frères siamois».
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.