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Kenya: comment la procréation assistée pourrait sauver le rhinocéros blanc du Nord

La science représente le dernier espoir pour le rhinocéros blanc du Nord, une espèce en voie d’extinction. Il ne reste que deux femelles dans le monde.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Najin (30 ans) et sa fille Fatu (19 ans), les deux dernières femelles rhinocéros blanc du Nord dans la reserve Ol Pejeta au Kenya. (TONY KARUMBA / AFP)

Des vétérinaires ont prélevé avec succès les ovocytes des deux dernières femelles rhinocéros blanc du Nord vivant dans une réserve au Kenya. Une opération inédite rendue possible grâce à des techniques novatrices en matière de procréation assistée.

Fécondation in vitro


Depuis la mort de Sudan, dernier mâle rhinocéros blanc du Nord, de la réserve d’Ol Pejeta, dans le centre du Kenya, il ne reste plus que deux femelles de cette espèce dans le monde. Najin, 30 ans, et sa fille Fatu, 19 ans, mais aucune des deux ne peut mener une grossesse à son terme. Pour espérer voir naître des bébés, la seule solution possible est le prélèvement d’ovocytes, la fécondation in vitro avec des spermatozoïdes congelés, puis le recours à une mère porteuse d’une autre espèce. Mais l’opération n’est pas si simple.

Les deux femelles produisent toujours des ovocytes et peuvent dès lors nous aider à sauver ces magnifiques créatures.

Thomas Hildebrandt, professeur à l’Institut Leibniz à Berlin

à l'AFP



Une technique sur mesure


L’anatomie des rhinocéros est particulière et il a fallu inventer des outils spéciaux permettant l’extraction des ovocytes. Une équipe scientifique a donc développé un ustensile adapté de deux mètres de long pour réussir l’opération. Dix ovocytes ont ainsi pu être prélevés et envoyés dans un laboratoire spécialisé en Italie où ils ont été aussitôt fécondés avec des spermatozoïdes congelés de la même espèce afin d’obtenir des embryons de rhinocéros blanc du Nord. Ils seront ensuite implantés dans des mères porteuses d’une autre espèce.

Une espèce décimée

Si la fécondation réussit, plusieurs bébés rhinocéros blanc du Nord verront bientôt le jour, mais cette approche a ses limites. Les ovocytes ne peuvent être prélevés sur les deux dernières femelles vivantes que trois fois par an. Face à cette difficulté, le consortium scientifique BioRescue tente de produire artificiellement des gamètes (cellules reproductrices) de rhinocéros blancs du Nord grâce à des cellules provenant de tissus congelés prélevés sur d'autres spécimens de l'espèce.

Il faudra attendre des décennies encore avant de réintroduire le rhinocéros blanc du Nord dans son habitat naturel. Il existait plus d’un million de rhinocéros blanc du Nord en Afrique au milieu du XIXe siècle mais le braconnage a décimé cette espèce.

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