La Tunisie dans l'attente d'un nouveau gouvernement
Trois jours seulement après le départ précipité de Ben Ali, la Tunisie devrait donc se doter aujourd'hui d'un nouveau gouvernement. Un gouvernement qui "ouvrira une nouvelle page de l'histoire de la Tunisie", a promis hier soir le Premier ministre par intérim, Mohamed Ghannouchi.
Tout le week-end, les chefs de partis politiques ont mené des négociations, pour tenter de s'accorder sur un gouvernement d'unité. Selon des sources proches des discussions, trois dirigeants de l'opposition devraient devenir ministres. Une première.
_ L'opposition commence à relever la tête : ce matin, sur France Info, Moncef Marzouki, dirigeant d'un parti de gauche interdit sous le régime de Ben Ali, assure qu'il sera candidat à l'élection présidentielle prévue dans deux mois (VOIR LA VIDEO).
"RCD dehors !"
Dans ce nouveau gouvernement devraient également figurer plusieurs membres de l'ancienne équipe, des proches de Ben Ali. Ce qui provoque la colère de certains Tunisiens : un millier d'entre eux se sont rassemblés ce matin pour demander la mise à l'écart des membres du Rassemblement constitutionnel
démocratique (RCD), le parti de Ben Ali. "La révolution continue! RCD dehors!" criaient les manifestants. Les policiers anti-émeutes sont intervenus et ont tiré en l'air.
Le calme relatif qui règne dans la capitale depuis le lever du jour semble donc précaire. Quelques cafés, bureaux de tabac et boulangeries ont levé le rideau ce matin. Des habitants font des provisions de nourriture, par crainte d'une pénurie. Des hommes en armes patrouillent dans les rues.
Dans le centre de la ville, l'air est cependant toujours imprégné d'une forte odeur de poudre, témoignant des violences de ces deux derniers jours. Après les pillages constatés samedi, plusieurs fusillades ont éclaté hier dans Tunis, notamment sur l'avenue Bourguiba. Les affrontements semblaient opposer l'armée aux fidèles de Ben Ali, membres de la sécurité présidentielle ou miliciens du RCD, le parti du président déchu.
Pas de départ de vacanciers français
Air France a repris ses vols vers la Tunisie, qui avaient été interrompus vendredi soir. En revanche, les voyagistes ont décidé de prolonger la suspension des départs de vacanciers français. Cette suspension, qui devait prendre fin ce lundi, est valable jusqu'au 23 janvier.
_ Ce soir, les derniers touristes français encore sur place "seront rentrés en France" , annonce par ailleurs, le président de
l'Association des tour-opérateurs français, René-Marc Chikli : "900 en séjour balnéaire et 400 qui avaient
pris des vols secs".
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