Le Charles de Gaulle soupçonné d’avoir ignoré un appel de détresse
Le 25 mars, un bateau transportant 72 personnes, dont des femmes, des enfants en bas âge a connu, des problèmes après avoir quitté Tripoli à destination de l'île italienne de Lampedusa.
Pendant 16 jours, leur bateau va dériver en mer.
Soixante et un migrants meurent de faim et de soif.
Pourtant, écrit le Guardian, les garde-côtes italiens sont, dès le début, alertés.
Des survivants expliquent que des avions et des hélicoptères ont décollé du pont d’un porte-avions de l’OTAN qui croisait à proximité. Ils ont survolé à basse altitude le bateau.
Les pilotes auraient même fait signe aux passagers qu'ils devraient rester dans cette zone le temps qu'un bateau vienne à leur secours, mais aucun navire ne s'est jamais présenté.
Les journalistes du Guardian qui ont mené leur enquête expliquent que le porte-avions en question était probablement le Charles-de-Gaulle.
Il est vrai que ce fleuron de la Marine Nationale avait appareillé de Toulon le 20 mars pour la Libye.
La Marine française "pas concernée"
_ Mais à Paris, l'état-major des armées dément qu'un navire français ait été impliqué dans cette affaire.
“Nous ne sommes pas concernés”, explique Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major des armées.
“Le porte avions Charles-de-Gaulle ne s'est jamais trouvé à moins de 200 kilomètres de la ville de Tripoli. Il n'y a eu aucun contact avec une embarcation portant des migrants, ni pour le porte avions Charles-de-Gaulle, ni pour aucun des autres bâtiments du groupe aéronaval qui sont actuellement positionnés au large de la Libye”, précise le porte parole de l'état major des armées.
Une présence du Charles-de-Gaulle est impossible donc d'autant que le quotidien britannique annonce que le bateau des migrants était “à
à 60 milles nautiques, soit 110 km, de Tripoli”, a-t-il poursuivi.
Le droit maritime international oblige les navires, y compris les bateaux militaires à répondre aux alertes d'autres embarcations et à offrir leur aide quand cela est possible.
La Marine française a porté secours à près de 800 embarcations avec des migrants à bord au cours de l'année 2010.
Mikaël Roparz
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