Le procès Moubarak se tiendra désormais à huis clos
C’était la dernière fois que les Egyptiens voyaient leur ancien président sur une civière et enfermé dans la cage de son tribunal. Après trois heures de débats ce matin, le procès d’Hosni Moubarak a été ajourné au 5 septembre prochain. Par ailleurs, les caméras de la télévision publique égyptienne sont désormais persona non gratta dans la salle d’audience du tribunal. Pourquoi? "Afin de préserver l'intérêt général", a déclaré le juge alors que partisans et opposants à l’ancien chef d’Etat se sont violemment affrontés devant le tribunal installé dans l’académie de police, en banlieue du Caire.
Dans sa cage de fer l’ancien Raïs est apparu calme et austère, mains jointes sur la poitrine. "Présent", est le seul mot sorti de la bouche d’Hosni Moubarak pour cette deuxième comparution depuis le début du mois. Principal enseignement de cette nouvelle journée d’audience : Habib el-Adli, ancien ministre de l’Intérieur, va désormais comparaître aux côtés du Raïs déchu. C’était l’une des demandes des avocats de la défense pour tenter de savoir qui a ordonné aux forces de l’ordre de tirer sur les contestataires lors de la révolution en janvier et février. Les deux sont poursuivis pour homicides avec préméditation pour la mort de 840 manifestants, selon le bilan officiel. Lors de sa première audition au début du mois, Hosni Moubarak a plaidé non coupable.
Derrière les barreaux de sa cage, l’ancien président égyptien était une nouvelle fois entouré ce matin de ses deux fils Gamal et Aala, eux aussi poursuivis pour corruption, détournements de fonds publics.
Mais la décision la plus attendue concerne la convocation ou non du maréchal Mohamed Hussein Tantaoui : l’actuel chef du Conseil suprême des forces armées qui dirige le pays. Les avocats de la défense estiment que le témoignage de l’ancien ministre de la Défense pourrait décider du sort de Moubarak, 83 ans. L’armée assure que tout officier convoqué se rendra au procès. Et l’absence de médias à l’intérieur du tribunal devrait rassurer l’Etat major égyptien.
Antoine Krempf, avec agences
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