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Les membres de l'Arche de Zoé jugés à N'Djamena

Les six Français accusés d'avoir tenté d'enlever 103 enfants au Tchad entendent profiter de leur procès pour faire entendre leur version des faits. Ils risquent jusqu'à 20 ans de travaux forcés.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © RADIOFRANCE / Gilles Gallinaro)

Au départ, les six membres de l'Arche de Zoé avaient décidé de ne pas participer à leur procès, dénonçant "une mascarade". Finalement, ils seront quand même présents sur le banc des accusés, aujourd'hui, devant la cour criminelle de N'Djamena. Emilie Lelouche, l'une des bénévoles, l'a dit hier sur France Info : ils veulent "se servir de cette tribune médiatique" et démontrer qu'ils ne sont pas les "voleurs d'enfants" que l'accusation présente.

C'est à 9 h 30 qu'ils sont arrivés au palais de justice de N'Djaména. C'est Eric Breteau qui est descendu en premier suivi d'Emilie Le Louche sa compagne et des 4 autres français. Ils se tenaient tous par la main, comme s'il faisaient bloc.

Les six membres de l'Arche de Zoé ont été arrêtés le 25 octobre dernier alors qu'ils s'apprêtaient à quitter le pays avec 103 enfants (LIRE NOTRE ENCADRE). Ils sont poursuivis pour "escroquerie", "enlèvement de mineurs en vue de compromettre leur état civil", "faux en écriture" et "grivèlerie". A leurs côtés, trois Tchadiens et un Soudanais comparaissent pour complicité. Tous risquent entre 5 et 20 de travaux forcés.

Mais l'instruction n'a été faite "qu'à charge", dénoncent les membres de l'association, qui se sont mis en grève de la faim en signe de protestation. C'est aussi le sentiment de Jean-Daniel Guillou, l'un des trois journalistes restés dix jours en détention avec les bénévoles.

La défense aura la lourde tâche de convaincre le jury que les six Français "ont obéi à des mouvements de cœur, humanitaires", comme l'affirme l'un de leurs avocats, Maître Collard.

Convaincre aussi l'opinion publique tchadienne, qui réclame massivement une condamnation des Français.

S'ils sont condamnés, les six bénévoles pourraient purger leur peine en France. C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre Rachida Dati, la ministre de la Justice, rappelant qu'il existe entre les deux pays une convention d'entraide judiciaire. Le président tchadien Idriss Déby pourrait aussi faire usage de son droit de grâce. Un magistrat tchadien a affirmé récemment que le Tchad et la France avaient "échafaudé le scénario de sortie de crise". Reste à savoir lequel.

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