Cet article date de plus de dix ans.

Mali : le légionnaire à la tête de mort pensait que son masque était "cool"

Se disant victime de pressions, il a déserté avant de sombrer dans l'alcool et de braquer une pharmacie. Il vit désormais en Suède.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
A Nionio, au Mali, un légionnaire porte un foulard à tête de mort, le 20 janvier 2013. Cette photo a déclenché une polémique. (ISSOUF SANOGO / AFP)

"Ce n'était pas une menace. Je ne voulais pas montrer la supériorité d'une armée sur une autre. Derrière le masque, j'étais juste un petit soldat." Le légionnaire français devenu célèbre pour une photo où il arbore un masque à tête de mort se confie au Parisien, mercredi 11 juin. Pour lui, c'était juste "un masque cool".



A l'époque, le photographe de l'AFP qui a pris cette photo racontait : "Il n’y a aucune mise en scène dans cette image. Le gars ne faisait que se tenir là, en se protégeant le visage de la poussière, en attendant qu’un hélicoptère se pose. Personne, non plus, n’a tenté de m’empêcher de prendre la photo." Cependant, cette photo a déclenché une polémique, obligeant les autorités à réagir.

"Puni pour calmer la pression médiatique"

De son côté, le légionnaire se souvient : "On m'a dit de rester concentré sur la mission en cours, mais qu'il y avait des pressions en haut des politiques." Il poursuit : "Mes chefs m'ont dit que je faisais du bon travail. Ils m'ont expliqué que j'allais être puni pour calmer la pression médiatique." Mais il n'a pas été rapatrié, il a donc poursuivi sa mission.

A son retour en France, selon son avocate, "il a subi des pressions". Il a demandé à résilier son contrat avec l'armée. On le lui a refusé. Il a déserté. Puis, selon le journal, il a sombré dans l'alcool, les antidépresseurs et la drogue. "Je me suis senti seul et abandonné." Finalement, il a braqué une pharmacie avec une kalachnikov démilitarisée. "Ça a été un choc, je ne me souvenais de rien. Encore plus aujourd'hui, je ne m'en rappelle plus." L'ancien légionnaire, d'origine polonaise, Suédois d'adoption, conduit maintenant des engins. Il vit à Göteborg, en Suède, dans l'ancien appartement de sa mère. Il a gardé son masque, soigneusement rangé avec ses souvenirs de la légion.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.