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Mali : après les émeutes, la société civile s'organise pour proposer une sortie de crise

Après les violentes manifestations de la semaine dernière, une coalition d'associations et de mouvements s'est formée pour aider le pays à sortir de la crise politique.

Article rédigé par franceinfo - Nathanael charbonnier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Manifestants devant une mosquée de Bamako, le 12 juillet 2020, où les prières étaient dédiées aux victimes des manifestations des derniers jours. (MICHELE CATTANI / AFP)

Au Mali, le mouvement de contestation qui demande le départ du président Ibrahim Boubacar Keita avait prévu de manifester, vendredi 17 juillet 2020, pour rendre hommage aux 11 victimes des manifestations de la semaine dernière à Bamako. Ce mouvement, dit "du 5 juin", a finalement décidé de remplacer le grand rassemblement par des cérémonies devant les lieux de cultes dans tout le pays. Officiellement pour ne pas envenimer les choses.

Parallèlement au M5-RFP, pour "Mouvement du 5 juin - Rassemblement des forces patriotiques", à qui l’on doit les manifestations de ses derniers mois, la société civile tente, elle aussi, de se réunir pour sortir le Mali et le Sahel de cette crise politique et sécuritaire. Elle se mobilise avec la coalition citoyenne pour le Sahel, qui réunit une vingtaine d’associations et de mouvements de toute l’Afrique de l’Ouest.

Construire et aider l'opposition

Son projet, pour aider à résoudre la crise, est centré sur la protection, l’aide, la justice, et l’action politique. Car elle estime que l’effondrement de l’État du Mali est à la base des contestations en tout genre qui minent le pays depuis bien longtemps. La politologue, et membre de la coalition, Niagalé Bagayoko : "Il y a des coalitions de type jihadiste, il y a également un repli communautaire et des moments de protestation populaire."

Tous ces mouvements remettent en cause la façon dont l'État ne les a pas protégés.

Niagalé Bagayoko

à franceinfo

Cette coalition souhaite venir en soutien de l’opposition politique, car sans projet clairement défini, elle aussi se retrouvera piégée. C'est ce qu'explique Alioune Tine, expert indépendant sur les droits de l’homme pour l’ONU : "Ce qui a fait la force de jihadistes, c'est parce qu'il n'y a plus d'idéologie, c'est parce que la représentation de l'État est vide de sens, analyse-t-il. Si les organisations de la société civile sont là, c'est pour combler ce manque de sens."

Et cette société civile rassemblée en coalition espère que ses travaux seront aussi soutenu par les partenaires internationaux, dont la France, qui sont présents au Mali et au Sahel.

Une coalition pour sortir le Mali de la crise : écoutez le reportage de Nathanaël Charbonnier

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