Mali : Soumaïla Cissé, chef du principal parti d'opposition, a été enlevé avec des membres de sa formation politique
Le leader de l'Union pour la République et la démocratie (URD) faisait campagne dans le cadre des législatives du 29 mars 2020.
L’opposant malien Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), a été enlevé le 25 mars 2020, mais il se "porte bien" ainsi qu'une partie de sa délégation, selon sa formation politique qui a tenu une conférence de presse dans la matinée du 26 mars à Bamako, la capitale malienne. Cependant, son garde du corps a été tué et deux autres personnes de son équipe ont été blessées lors de l'enlèvement par "des hommes armés". Le garde du corps du chef de l’URD, Mohamed Cissé, a été touché par balle et n’a pas survécu à ses blessures.
Dans la circonscription électorale de Niafunké (région de Tombouctou, nord du Mali) où ils faisaient campagne pour les législatives du 29 mars 2020, le responsable politique et sa délégation avaient quitté Saraféré "aux alentours de 15h" et étaient attendus à Koumaïra "vers 16h", des localités distantes "d'à peu près 20km". Ils n'arriveront jamais à destination. "Depuis ce moment (et) jusqu’à ce matin (26 mars 2020), nous n’avions pas reçu d’information de lui et des membres de sa délégation", a déclaré Me Demba Traoré, le secrétaire de la communication de l’URD.
"Nous pouvons dire aujourd’hui, à l’heure où je vous parle (vers 11h30 GMT, heure locale), que Monsieur Cissé se porte bien avec les autres membres de la délégation. Ceux qui ont eu des problèmes ont été libérés pour qu’ils aillent se soigner (et) pour qu’on puisse enterrer celui qui est décédé", a indiqué Demba Traoré. La délégation, composée au total de 12 personnes réparties dans deux 4X4, a été scindée en deux par les assaillants. "Un premier groupe de (5) personnes est arrivé à Saraféré aux alentours de 7h30 (jeudi 26 mars)" parmi lesquelles les deux blessées et le corps du garde du président de l’URD.
"Nous tenons à préciser que nous ne connaissons pas l’identité des assaillants, nous ne connaissons pas les motifs de leur enlèvement, il n’y a pas de discussions en cours autour de rançons", a fait savoir le porte-parole de l'URD.
"Ils sont quelque part au Mali, en bonne santé"
Dès le jour de l'enlèvement, l’URD avait publié un communiqué où la formation politique annonçait que Soumaïla Cissé et "sa délégation en campagne pour les élections législatives dans la circonscription électorale de Niafunké (étaient) portés disparus depuis 15h30 ce mercredi 25 mars 2020".
A l’instar de six autres membres de sa délégation, "pour l’instant, l’honorable Soumaïla Cissé n’est pas libre, contrairement aux informations erronées qui circulent sur les réseaux sociaux", a insisté Demba Traoré. "Ils sont quelque part au Mali, en bonne santé", a-t-il ajouté.
La formation politique affirme avoir informé le ministre malien de la Sécurité, le Premier ministre malien, le corps diplomatique, la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et Barkhane (l’opération militaire française au Mali). "Le Premier ministre s’est engagé à les associer (Minusma et Barkhane) également dans les activités de recherche pour qu’on puisse les retrouver sains et saufs".
Selon son porte-parole Demba Traoré, l’URD est aussi directement en contact avec la Minusma pour "donner les bonnes informations". Toujours dans la même optique, une rencontre est également prévue le 27 mars avec le ministre malien de la Sécurité.
Soumaïla Cissé a été le principal adversaire du président malien Ibrahim Boubacar Keïta lors de la dernière élection présidentielle au Mali et il a notamment dirigé l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
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