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Mozambique: des responsables, dont le fils de l'ancien président Guebuza, poursuivis pour corruption

Le Mozambique a finalisé les accusations retenues contre une vingtaine de personnes, dont le fils de l'ancien président Armando Guebuza, dans un scandale financier d'un montant de 2 milliards de dollars.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'ancien président du Mozambique, Armando Guebuza (à gauche), déposant son bulletin dans l'urne lors des élections générales du 15 octobre 2014, à Maputo. (JORGE TOME / AFP)

"Le ministère public a inculpé les 20 prévenus des crimes de corruption, association de malfaiteurs, chantage, malversations, blanchiment d'argent, abus de pouvoir ou de fonctions, falsification de documents, violation des règles de gestion financière", selon un communiqué du procureur général diffusé le 8 août 2019.

Les prêts secrets du gouvernement

Sur les 20 personnes officiellement inculpées, 10 ont été arrêtées dont une a été libérée sous caution. Le gouvernement avait contracté des prêts secrets, d'un montant total de 2 milliards de dollars (1,76 milliard d'euros) entre 2013 et 2015 pour financer une flotte de pêche au thon et un projet de surveillance maritime.

Lorsqu'il est apparu que le gouvernement avait emprunté l'argent en secret, le Mozambique, qui dépend de l'aide internationale et est l'un des pays les plus pauvres du monde, a été précipité dans la pire crise financière de son histoire, les donneurs ayant suspendu leur aide.

Depuis février, au moins dix personnes dont Ndambi Guebuza, fils de l'ex-président Armando Guebuza, Inês Moiane, ancienne secrétaire privée d'Armando Guebuza, et Gregorio Leao, ancien chef des services de sécurité nationale, sont détenues en raison de leur rôle présumé dans le scandale.

L'ancien ministre des Finances Manuel Chang est détenu en Afrique du Sud depuis décembre à la demande des autorités américaines. Il est accusé d'avoir touché 17 millions de dollars de pots-de-vin.

Une détention préventive arrivée à expiration

L'avocat de la famille Guebuza, Alexandre Chivale, a déclaré à l'AFP que le maintien en détention de Ndambi Guebuza et d'Inês Moiane était illégal car la période de détention préventive de quatre mois sans inculpation formelle est arrivée à échéance le 25 juillet. Il a indiqué avoir saisi la Cour suprême pour qu'ils soient "immédiatement libérés parce que leur arrestation est illégale".

Le Mozambique est concerné par deux autres dossiers à Londres: il a lancé des poursuites contre trois employés du Crédit Suisse et deux employés du constructeur naval Privinvest, dont son dirigeant le Franco-Libanais Iskandar Safa.

La justice sud-africaine doit annoncer le 20 août si M. Chang sera extradé vers les Etats-Unis ou vers le Mozambique qui se disputent son extradition.

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