Coup d'Etat au Niger : la Cédéao déploie sa "force en attente" pour restaurer l'ordre constitutionnel
Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont ordonné le déploiement de la "force en attente" de l'organisation régionale, jeudi 10 août, afin de restaurer l'ordre constitutionnel au Niger. Cette décision a été annoncée par le président de la commission de la Cédéao, Omar Touray, au terme d'un sommet extraordinaire organisé à Abuja (Nigeria).
Il n'a pas précisé le nombre d'hommes constituant cette force, leurs pays d'origine et leur localisation actuelle. Le responsable, par ailleurs, a réaffirmé "l'engagement continu à la restauration de l'ordre constitutionnel, à travers des moyens pacifiques".
Il n'est pas encore possible de déterminer ce que ce déploiement signifie concrètement pour le Niger. Le président du Nigeria, Bola Tinubu, à la tête de la Cédéao, avait affirmé avant la lecture des résolutions, espérer "parvenir à une résolution pacifique", ajoutant que "tout n'est pas perdu". "Aucune option n'est exclue, y compris le recours à la force en dernier ressort. Si nous ne le faisons pas, personne d'autre ne le fera à notre place", avait-il ajouté.
Feu vert de la Cédéao, selon le président ivoirien
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a pour sa part déclaré que les dirigeants avaient donné leur feu vert pour une opération militaire "dans les plus brefs délais", à son retour du sommet. "Les chefs d'état-major auront d'autres conférences pour finaliser les choses, mais ils ont l'accord de la conférence des chefs d'Etat pour que l'opération démarre dans les plus brefs délais", a précisé le dirigeant. Il a ajouté que la Côte d'Ivoire fournirait "un bataillon" de 850 à 1 100 hommes, aux côtés du Nigeria et du Bénin notamment, et que "d'autres pays" les rejoindront.
"Les putschistes peuvent décider de partir dès demain matin et il n'y aura pas d'intervention militaire, tout dépend d'eux."
Alassane Ouattara, président de la Côte d'Ivoire
Tous les présidents du bloc ouest-africain ont fait le déplacement dans la capitale du Nigeria, hormis ceux de la Gambie, du Liberia et du Cap-Vert, qui ont envoyé des représentants. Les présidents du Burundi et de la Mauritanie, non-membres de la Cédéao mais invités par celle-ci, étaient également présents. La France a apporté "son plein soutien à l'ensemble des conclusions" adoptées lors du sommet, dans un bref communiqué du ministère des Affaires étrangères. Paris "réitère sa ferme condamnation de la tentative de putsch en cours au Niger, ainsi que de la séquestration du président Mohamed Bazoum et de sa famille".
Au Niger, le régime militaire issu du coup d'Etat a formé un gouvernement juste avant ce sommet crucial. Il est dirigé par le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine. Les ministres de la Défense et de l'Intérieur sont des généraux du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qui a pris le pouvoir, respectivement le général Salifou Mody et le général Mohamed Toumba.
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