Coup d'Etat au Niger : la France et d'autres pays occidentaux inquiets pour leurs ressortissants
Des manifestations ont eu lieu à Niamey, au Niger, jeudi 3 août. Des milliers de personnes se sont rassemblées, place de l'indépendance, à l'occasion des 63 ans de l'indépendance du pays, ancienne colonie française. Ce rassemblement à l'appel du M62, une coalition d'organisations de la société civile "souverainistes", s'est aussi tenu pour soutenir les auteurs du coup d'Etat le 26 juillet.
Lors d'une manifestation dimanche 30 juillet à Niamey, quatre jours après le putsch, des Nigériens se sont retrouvés devant l'ambassade française, certains ont voulu entrer dans le bâtiment, d'autres ont arraché la plaque "Ambassade de France au Niger", avant de la piétiner. Pour éviter que ce scénario ne se reproduise, Paris a demandé aux militaires qui ont pris le pouvoir d'assurer la sécurité de tous les bâtiments diplomatiques dans la capitale, dont ceux de la France.
Le ministère des Affaires étrangères a rappelé dans un communiqué que la sécurité des bâtiments et du personnel diplomatique était une obligation en vertu du droit international. C'est justement la manifestation violente du dimanche 30 juillet qui a conduit le gouvernement français à lancer une évacuation de ses ressortissants à partir de mardi 2 août.
Les Etats-Unis et le Royaume-Uni prennent aussi des précautions
Dans un discours télévisé dans la soirée, mercredi 2 août, le général Tiani, qui est à la tête des militaires putschistes, a souhaité adresser un message : "les Français n'ont aucune raison objective de quitter le Niger" a-t-il dit car ils "n'ont jamais fait l'objet de la moindre menace". Malgré tout, Paris a préféré prendre les devants en prévision de cette fête de l'indépendance. Cette journée est considérée à hauts risques car plusieurs manifestations sont prévues tout au long de la journée.
La France n'est pas la seule à exprimer ses inquiétudes. Les Etats-Unis ont ordonné l'évacuation de leur personnel non-essentiel actuellement en poste à l'ambassade américaine de Niamey. Parallèlement, le département d'Etat a élevé son niveau d'alerte de 3 à 4, et déconseille à tout ressortissant américain de se rendre dans le pays. Contrairement à la France, les Etats-Unis n'ont pas ordonné pour le moment d'évacuation générale de leurs ressortissants même si certains citoyens américains sont montés à bord des avions de rapatriement français et italien.
De crainte que la situation ne dégénère, le Royaume-Uni a également réduit de façon temporaire le nombre de ses employés dans son ambassade. Le président américain Joe Biden a appelé dans la matinée, jeudi 3 août, à la "libération immédiate" du président démocratiquement élu Mohamed Bazoum qui est retenu contre son gré depuis une semaine par des militaires. Les Etats-Unis, qui se refusent toujours à parler de "coup d'Etat", estiment qu'il y a encore une petite fenêtre pour la diplomatie et le rétablissement du président Bazoum dans ses fonctions.
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