Départ du Niger de l'ambassadeur de France : "Une nouvelle ère dans les relations entre la France et le Niger", selon l'ex ambassadeur de France au Mali
"C'est une nouvelle ère qui s'ouvre dans les relations entre la France et le Niger", a estimé ce mercredi sur franceinfo Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali, au Congo Brazzaville et au Sénégal, auteur du Grand livre de l’Afrique (2019, Eyrolles), alors que l’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, est rentré à Paris.
franceinfo : Comment a été organisé son départ ?
Nicolas Normand : Nuitamment et en concertation avec les putschistes pour éviter tout incident. Il reste le problème de l'évacuation des militaires français qui sera plus compliqué à organiser parce qu'ils ont beaucoup de matériel terrestre. Il faut donc éviter que les routes soient bloquées par des manifestants et il faut que les choses se passent pacifiquement. Des contacts sont nécessaires avec la junte militaire. C'est une bonne chose que l'ambassadeur soit parti parce que c'est la fin d'un bras de fer qui ne servait à rien. C'est une nouvelle ère qui s'ouvre dans les relations entre la France et le Niger.
Est-ce que le départ de l'ambassadeur du Niger signifie la fin de toute activité ?
Non, les relations diplomatiques ne sont pas rompues. Elles le sont avec l'Afghanistan des talibans où nous n'avons plus d'ambassade. Là, nous gardons une ambassade avec un personnel diplomatique chargé d'affaires. Les relations ne sont pas normalisées et les diplomates français sur place traitent les affaires courantes et analysent la situation et rendent compte à Paris. Ce n'est pas la fin de la présence économique française. C'est la fin d'une certaine forme de coopération militaire.
Est-ce que les Français présents au Niger peuvent faire appel à l'ambassade en cas de besoin ?
Ils peuvent régler des situations particulières, mais je pense qu'ils vont être très occupés par l'évacuation des militaires. Si des Français sont en difficultés, ils auront des contacts avec les autorités et nos diplomates chercheront des solutions pragmatiques. Pour l'instant, les Français en tant que tels ne sont pas visés par le régime ou la population. Ce qui est visé, c'est la politique française.
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