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Réduction de la mortalité infantile : le Niger parmi les bons élèves

Un rapport de l’ONG Save the Children, publié le 23 octobre 2013, fait un bilan des pays «qui ont le plus progressé en matière de réduction de la mortalité des moins de cinq ans de causes qui auraient pu être évitées». En tête du classement, figure le Niger.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Fillette souffrant d'une infection crânienne soignée à l'hôpital de Niamey, au Niger (octobre 2013). (LEBOUCHER-ANA / ONLY WORLD / ONLY FRANCE)

Ce pays d’Afrique subsaharienne est considéré par l’étude comme celui qui a réduit le plus drastiquement et de manière la plus équitable cette mortalité depuis 1990. Réduite des deux tiers, elle est passée de 326 pour 1.000 en 1990 à 114 pour 1.000 en 2012.
 
On peut se demander comment le Niger, pays pauvre et désertique s’il en est, a pu obtenir un tel résultat ? En mettant en place un système de soins gratuits pour les femmes enceintes et les enfants et en instaurant des programmes de nutrition.
 
Cela dit, dans un pays où la malnutrition est endémique, l'Unicef a annoncé le 18 octobre 2013 que plus de 2000 enfants de moins de cinq ans sont morts sur les huit premiers mois de l'année au Niger, notamment dans la région de Zinder (362 décès), la seconde la plus peuplée.
 

Repas à l'école primaire de l'Amitié à Zinder, au Niger, le 1er Juin 2012. Quelque 238 écoles dans la région de Zinder bénéficent d'un programme de cantine scolaire géré par le Programme alimentaire mondial. (AFP PHOTO / ISSOUF SANOGO)

75 pays à l'étude
Dans le peloton de tête des pays qui ont le plus progressé, Save The Children place ensuite le Liberia, le Rwanda, l'Indonésie, Madagascar, l'Inde, la Chine, l'Egypte, la Tanzanie et le Mozambique.
 
A contrario, en queue de classement, on retrouve Haïti, la Papouasie Nouvelle-Guinée ou la Guinée équatoriale.
 
Cette étude, qui porte sur 75 pays, mesure les progrès réalisés, s’ils ont bénéficié à toutes les régions et à toutes les classes sociales. Et surtout s'ils sont durables parce que soutenus par une volonté politique.

Le rapport souligne ainsi que les avancées réalisées au Bangladesh et au Cambodge sont précaires car inégales. Autre point notable, les inégalités entre enfants riches et pauvres se sont aggravées entre 1998 et 2008 en Afrique subsaharienne, où sont enregistrés la moitié des morts d'enfants de moins de cinq ans.
 
Ainsi, quatre millions de jeunes vies auraient pu être sauvées si les progrès de la lutte contre la mortalité infantile avaient été répartis de manière équitable. Les plus pauvres sont le plus souvent «délaissés et dans les cas extrêmes, leur situation empire», précise même un cadre de l’ONG.
 


Point positif cependant : la réalisation de progrès «sans précédent» depuis cinquante ans. En effet, en 1960, la mortalité infantile en Afrique s’établissait à 27%, contre moins de 10% aujourd'hui. Un beau résultat que les chiffres minorent : «Chaque jour, 18.000 enfants de moins de cinq ans meurent de causes évitables.»
 
Parmi les objectifs pour le développement, fixés par l'ONU en 2000 pour le millénaire, figure la réduction de deux tiers de la mortalité infantile d'ici à 2015. Save the Children comptabilise 25 pays ayant déjà atteint cet objectif, parmi lesquels le Bangladesh, l’Ethiopie, le Liberia, le Malawi, le Népal ou la Tanzanie.

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