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Lac Tchad : les armées de la région impuissantes face à Boko Haram

Dans la région du lac Tchad, base arrière de Boko Haram et de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), les attaques se multiplient contre les civils et les militaires.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Village de N'Gouboua sur le lac Tchad, attaqué par le groupe islamiste Boko Haram. La plupart des villages de la région sont rackettés par les groupes jihadistes Boko Haram et Iswap. Photo du 6 avril 2015. (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Le 26 septembre 2020, sur la rive nigériane du lac Tchad, un convoi de véhicules escortant le gouverneur de l'Etat de Borno est tombé dans une embuscade. L'attaque a fait 30 morts, dont de nombreux soldats, mais le gouverneur Babagana Umara Zulum est sain et sauf. Il a été évacué en hélicoptère vers la ville de garnison de Monguno, à 60 km de là et a fini par rejoindre Baga dans un convoi sous haute sécurité, où il a subi une seconde attaque. Le gouverneur de l'Etat de Borno effectuait un déplacement dans le cadre de la préparation du retour de milliers d'habitants chassés de la ville de Baga par les jihadistes en 2014.

Les terroristes se sont enfuis avec un véhicule blindé de transport de troupes, un camion avec des armes à feu et six véhicules utilitaires (...) qui étaient dans le convoi"

Source sécuritaire nigeriane

à l'AFP

L'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), qui a fait scission du groupe jihadiste Boko Haram en 2016, a mené depuis de nombreuses attaques, notamment contre l'armée nigériane, au cours desquelles des centaines, voire des milliers de soldats ont été tués. Il contrôle également des villes et des villages, où des milliers de civils vivent sous son emprise.

Lac Tchad, un dédale d’îlots et de marécages

Seule l'armée tchadienne obtient encore quelques maigres résultats dans sa lutte contre Boko Haram. Elle a ainsi réussi a libérer 12 otages civils, dont neuf enfants aux mains de Boko Haram, le 24 septembre 2020 à la frontière avec le Nigeria. Quelques jours plus tôt, des combattants du groupe jihadiste avaient attaqué un village près de Barkakam et enlevé des civils. L'armée tchadienne, qui pistait les assaillants, a tué, "20 terroristes" et "libéré 12 otages civils", neuf enfants et trois femmes, a précisé le ministre de la Communication, Chérif Mahamat Zene.

Cette insurrection devenue toute puissante est dispersée et cachée sur les rives du lac Tchad, vaste étendue d’eau marécageuse truffée d’îlots qui s'étend aux confins du Niger, Cameroun et Nigeria. Ces ilôts sont devenus le repaire imprenable de Boko Haram et de l'Iswap qui sont de plus en plus actifs.

36 000 personnes tuées depuis 2009

Plus de 36 000 personnes ont été tuées depuis 2009, début de l'insurrection jihadiste de Boko Haram, dans la région. Plus de deux millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer. La plupart des déplacés ont trouvé refuge dans des camps de fortune, où ils dépendent de l'aide humanitaire internationale pour survivre.

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