Nigeria : un tir de drone de l'armée tue au moins 85 civils

Le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a ordonné mardi l'ouverture d'une enquête.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Le président du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu, à Abuja, le 10 août 2023. (KOLA SULAIMON / AFP)

C'est un des bombardements militaires les plus meurtriers de l'histoire du Nigeria. Un tir de drone de l'armée a tué au moins 85 civils qui célébraient une fête religieuse musulmane, dimanche, dans le village de Tudun Biri (dans le nord-ouest du pays), a déclaré l'Agence nationale de gestion des urgences (Nema), lundi 4 décembre, citant "des informations des autorités locales". La Nema a précisé que 66 autres personnes étaient prises en charge à l'hôpital.

Selon le commissaire à la sécurité de l'Etat, l'armée a déclaré avoir "touché par inadvertance des membres de la communauté" alors qu'elle effectuait une mission de routine contre des rebelles. Les militaires n'ont toutefois pas communiqué de bilan.

Un camp de déplacés bombardé en 2017

Le président Bola Ahmed Tinubu a ordonné mardi l'ouverture d'une enquête. Dans un communiqué, il a évoqué un événement "très malheureux, troublant et douloureux, et exprime son indignation et son chagrin". Bola Ahmed Tinubu a fait de la lutte contre l'insécurité l'une de ses priorités depuis son arrivée au pouvoir en mai.

Des civils ont déjà été victimes des bombardements de l'armée nigériane par le passé. En janvier 2017, au moins 112 personnes ont été tuées lorsqu'un avion de chasse a frappé un camp abritant 40 000 personnes déplacées. L'armée nigériane avait affirmé dans un rapport que le bombardement était dû à "l'absence de marquage approprié de la zone".

Les gangs et groupes de bandits terrorisent depuis plusieurs années certaines régions du nord-ouest du Nigeria, menant des raids dans les villages pour kidnapper les habitants en échange d'une rançon. Au total, le conflit a fait plus de 40 000 victimes et 2 millions de déplacés depuis 2009.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.