Non-lieu pour Moussa Kaka, en prison depuis 10 mois
Moussa Kaka n'est pas encore un homme libre.
_ Le doyen des juges d’instruction en charge de son dossier lui a signifié une ordonnance de non-lieu ce matin. Mais le ministère public peut encore faire appel de cette décision.
Le 23 juin, le même juge d'instruction avait déjà décrété une mise en liberté provisoire mais le procureur avait fait appel.
Le correspondant de RFI à Niamey, par ailleurs patron de la radio privée Saranounia, est emprisonné depuis dix mois pour “complicité de complot contre l'autorité de l'Etat” pour des liens présumés avec les rebelles touaregs. L’Etat l’accuse de “connivences” avec le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) sur la base d’écoutes téléphoniques. Il risque la prison à vie.
En juillet 2007 déjà, les autorités nigériennes avaient suspendu pour un mois les émissions de RFI, reprochant à la station “un traitement déséquilibré et partisan de l'information” sur les activités du MNJ.
Fin décembre, deux journalistes français et leur chauffeur avaient également été arrêtés après un reportage sur la rébellion Touareg dans le nord du Niger. L’équipe qui travaillait pour la chaîne franco-allemande Arte avait été accusée d’atteinte à la sûreté de l’Etat, un crime théoriquement passible de la peine capitale. Ils avaient été relâchés sous caution après près d’un mois d’incarcération.
La mobilisation de RFI, du comité de soutien et de l’association Reporters sans frontière pour obtenir la libération de Moussa Kaka se poursuit.
Niamey a toujours affirmé que Moussa Kaka, également correspondant de Reporters sans frontière (RSF), n'a pas été arrêté en raison de ses activités journalistiques.
Sandy Dauphin, avec agences
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